C'était le 96e anniversaire hier de la première coupe Stanley du Canadien. Pour les férus d'histoire, une coupe soulevée après une victoire de 3-2 aux dépens des Rosebuds de Portland. Je n'ai pas la moindre idée de l'allure de cette partie historique. Mais elle devait avoir plus d'allure que la rencontre de vendredi soir.

Bien honnêtement, je m'attendais à beaucoup plus du Canadien. Je m'attendais même à une victoire. Je sais. Je sais. C'était un duel inégal. En plus, les Rangers tiennent à protéger le premier rang dans l'Association Est.

Quant au Canadien...

Mais dans la foulée du coup de balai qui a chassé Pierre Gauthier et Bob Gainey de l'organisation, du message clair du propriétaire Geoff Molson qui a attisé la fierté de ses joueurs, il me semble que le Tricolore se devait d'offrir une meilleure performance. À défaut de gagner, il devait afficher plus de coeur. Plus de courage. Plus de tout.

Il n'en a pas offert. Pas du tout.

Sur le premier but, les Rangers ont récupéré pas une, pas deux, mais trois rondelles libres dans l'enclave après des retours accordés par Carey Price. Si vous offrez trois occasions du genre à Marian Gaborik, il y a de bonnes chances qu'ils en profitent. Comme on l'a vu.

Sur le deuxième but, P.K. Subban qui nous avait habitués à de bien meilleurs matchs depuis près de deux mois s'est assuré de laisser Ryan Callahan bien seul pour bloquer la vue de Carey Price qui n'a jamais vu venir le tir de Brad Richards.

Sur le troisième, Price a été généreux. Je vous fais grâce du quatrième...

Mais bon! Avec ce que le Canadien offrait comme performance, Price devait alors être pas mal convaincu que ses coéquipiers seraient blanchis pour la neuvième fois de la saison égalant ainsi un record d'équipe.

René Bourque a évité cet affront en marquant pour la première fois en 16 matchs. Une séquence au cours de laquelle il s'est contenté de deux bien petits points.

Pas question de pousser les grands cris. Le Canadien est mort depuis longtemps déjà et dans une semaine bien comptée on pourra enfin l'enterrer.

Mais quand même...

Ah oui : juste pour rire, ou pour pleurer: tous les joueurs qui ont offert au Canadien et à ses partisans de l'époque la première des 24 coupes Stanley du Tricolore ont touché un cachet de 238 $. Presque 100 ans plus tard, les joueurs sous contrat avec le Canadien ont touché un salaire quotidien moyen de 11 420 $. Mais le match qu'ils ont offert ne valait pas une cenne...

Chiffre du match : 50

Les Rangers ont atteint le plateau des 50 victoires pour la troisième fois de leur histoire. Les Blue Shirts ont gagné 50 matchs en 1991-1992 et ont établi leur record (52) deux ans plus tard en couronnant cette saison de leur 4e conquête de la coupe Stanley.