Sidney Crosby savait depuis un bon moment qu'il reviendrait au jeu avant la fin de la saison. Il en était tellement convaincu qu'il a modifié la stratégie des Penguins dans la dernière ligne droite menant à la date limite des transactions, le 27 février dernier.

«Nous avions établi différents scénarios afin de solidifier notre attaque en vue des séries. Avant d'amorcer des négociations, j'ai dû m'asseoir avec Sidney. Car une fois les transactions complétées, la masse salariale de notre équipe aurait été gonflée au point de ne plus permettre son retour au jeu avant les séries», a confirmé le directeur général des Penguins Ray Shero.

Crosby a convaincu son patron de lui garder une place sous le plafond salarial. Une place qu'il comblera finalement jeudi, à New York, face aux Rangers contre qui Sid the Kid a décidé d'effectuer son grand retour au jeu. Son deuxième cette saison après celui, aussi attendu que remarqué, du 21 novembre dernier alors qu'il avait marqué deux buts et ajouté deux passes dans une victoire de 5-0 aux dépens des Islanders.

Bien que ses Penguins soient sur une lancée de neuf victoires consécutives, Ray Shero n'a pas hésité une seconde à briser une combinaison gagnante en ouvrant la porte du vestiaire à son jeune capitaine. «Je ne connais pas une équipe qui se priverait de Sidney», a dit Shero avec ironie.

Satisfaction, prudence, inquiétude

Soulagé et heureux, Shero assure que la prudence sera toujours de mise quant à l'utilisation de Crosby. Non seulement le Kid a raté les trois derniers mois de la saison et n'a disputé que huit des 109 derniers matchs de son équipe, mais les Penguins amorcent jeudi une séquence de trois matchs en quatre soirs au terme de laquelle il ne restera que 11 parties en saison régulière.

«Sidney revient parce qu'il est prêt, qu'il est confiant et qu'il est en mesure d'offrir son plein rendement. Il évoluera au sein de notre 3e trio - avec Matt Cooke et Tyler Kennedy - pour débuter. Dan (Bylsma) rajustera son utilisation selon le déroulement des matchs et des réactions de Sidney», a commenté Shero.

Cette prudence traduit-elle une inquiétude devant la possibilité d'une troisième absence attribuable à une commotion? Une absence qui pourrait être définitive?

«À titre de gérant, je ne suis pas inquiet. Je sais que nous avons pris toutes les précautions. Je sais aussi que Sidney est en très grande forme. Comme père de famille, c'est évident que je suis préoccupé. Je le suis pour tous nos joueurs. Mais je demeure très confiant, car si Sidney n'était pas en mesure de faire face au défi qui l'attend, il ne serait pas en uniforme jeudi. Il tenait à jouer en saison pour être prêt en séries. Il a pris les moyens pour revenir au jeu. Il est prêt. Il jouera. C'est aussi simple que ça», a conclu Shero.

Radulov bientôt à Nashville?

S'il ne fait aucun doute que les Penguins deviendront plus redoutables encore avec le retour de Crosby jeudi et le retour prochain de Letang à la ligne bleue, les Predators de Nashville pourraient obtenir du renfort sous peu.

Au grand dam des adversaires directs des Preds dans la division centrale de l'Association Ouest, la LNH a donné son aval au retour d'Alexander Radulov dès que le jeune attaquant russe décidera de revenir de ce côté-ci de l'Atlantique. Choix de première ronde (15e sélection) de Nashville en 2004, Radulov n'aura pas à être soumis au ballottage avant de réintégrer le vestiaire des Predators, qu'il a déserté à la fin de la saison 2007-2008 pour accepter les millions que lui offrait la KHL.

«Alexander Radulov appartient aux Predators. Malgré sa défection, son contrat demeure valide dans la LNH et il doit une saison aux Predators. Nous avions convenu avec l'Association des joueurs lors de son départ que Radulov reviendrait à Nashville s'il décidait de rejoindre la LNH. Nous respectons ce qui était convenu», a souligné Bill Daly, bras droit du commissaire Gary Bettman.

Les adversaires directs des Predators, principalement le directeur général des Blues, Doug Armstrong, s'insurgent contre cette décision de la LNH. Ils auraient préféré que ce retour de Radulov - son club en Russie, le UFA Salavat Yalayev, n'a pas atteint les séries éliminatoires - ne puisse survenir en fin de saison, voire en séries éliminatoires.

Les doléances des Blues sont compréhensibles. Mais la réalité est la suivante: Radulov peut revenir au jeu dès maintenant ou dans un mois, au même titre que s'il avait été blessé au cours des deux dernières années. Pas surprenant alors que David Poile, le DG des Predators, fasse des pieds et des mains pour convaincre son jeune attaquant de revenir au bercail.

Cette année, en Russie, Radulov a inscrit 25 buts et amassé 63 points en 50 matchs. Après ses deux premières saisons dans la LNH, Radulov revendiquait 44 buts et 95 points en 145 rencontres.

Le monde à l'envers...

Situation cocasse, hier après-midi, à la réunion des directeurs généraux: pendant que ses homologues cassaient la croûte, Pierre Gauthier a sauté un muret de sécurité pour venir me rejoindre - ainsi que mes collègues Renaud Lavoie de RDS et Réjean Tremblay, qui a déjà travaillé à La Presse -, afin de commenter les sujets du jour. Une réaction tout à l'opposé de celles auxquelles le DG du Canadien nous a habitués. Après avoir répondu aux questions en français, monsieur Gauthier s'est tourné vers les collègues anglophones, qui n'avaient personne à interroger. Le monde à l'envers...