Sidney Crosby a refusé de confirmer qu'il serait de retour au jeu demain alors que les Penguins recevront les Bruins à Pittsburgh. Il n'a pas écarté non plus la possibilité qu'il tente son deuxième retour cette saison.

Quoi faire? Comme je me suis fait prendre au piège le 11 novembre dernier alors que je me suis retrouvé penaud sur la galerie de presse du Consol Energy Center pour assister à un match Stars-Penguins auquel le «Kid» n'a finalement pas pris part, pas question de changer mes plans: je mettrai donc le cap sur la Floride en vue de la réunion des directeurs généraux.

Surtout qu'il est loin d'être acquis que Crosby jouera demain. Habité par des superstitions presque maladives, il serait même un brin surprenant qu'il fasse son retour demain après une absence de 39 rencontres.

Pourquoi?

Parce que c'est contre les Bruins, après un impact mineur avec David Krejci et un autre plus mineur encore avec son coéquipier Kris Kunitz que Crosby s'est blessé à nouveau le 5 décembre dernier.

Si ce n'est pas demain, Crosby pourra revenir à New York jeudi, au New Jersey samedi prochain ou à Philadelphie le lendemain.

S'il tient à revenir devant ses partisans, comme il l'avait fait le 21 novembre dernier en leur offrant deux buts et deux passes pour les remercier de leur patience, «Sid the Kid» pourra attendre au 20 mars, alors que les Jets de Winnipeg feront escale à Pittsburgh.

On ne souhaite pas un tel malheur aux Jets, qui mériteraient, comme leurs partisans d'ailleurs, une présence en séries pour célébrer de brillante façon leur retour dans la LNH.

Mais bon!

Parce que Sidney Crosby n'est pas une navette spatiale qui doit profiter d'une fenêtre étroite et non flexible pour s'arracher à la Terre et aller flotter dans l'espace, la date du deuxième retour au jeu de Crosby importe peu. En fait, elle n'importe pas du tout. Ce qui est important, ce qui est crucial, c'est que ce deuxième retour soit le bon.

Avec ses 2 buts, 12 points, 31 tirs et son rendement de "7, tout ça récolté en 8 petites parties, Crosby a fait la preuve par cent que la commotion cérébrale qui l'a contraint à rater 61 parties ne l'empêcherait pas de reprendre sa place sur le trône réservé au meilleur joueur de la LNH.

Sa rechute a toutefois fait la preuve par mille que Crosby, comme toutes les autres victimes de commotions cérébrales, était maintenant plus vulnérable.

Sa deuxième convalescence a aussi démontré que les médecins avaient omis de traiter des inflammations autour des vertèbres cervicales, inflammations qui maintenaient bien présents les symptômes de commotion. Inflammations qui ont été traitées et qui sont maintenant résorbées.

Les Penguins formeront un meilleur club une fois leur capitaine de retour sur la patinoire. C'est bien évident. Mais les Penguins ont besoin d'un Crosby en forme, confiant, et qui ne sera pas contraint de replonger dans le trou noir d'une commotion à la première ou deuxième collision.

C'est pour cette raison qu'il n'y a pas de risque à prendre. Surtout que les Bruins de Boston, bien qu'ils forment un excellent club de hockey, ne font pas dans la dentelle et dans la subtilité. Un accident peut arriver n'importe où, n'importe quand, contre n'importe qui. Mais les risques semblent plus grands quand les Bruins partagent la même patinoire. Les exemples sont nombreux... et récents.

Et comme, en plus, les Penguins tentaient de prolonger à neuf leur série de victoires consécutives hier contre les Panthers de la Floride, comme ils affichaient 19 victoires (19-4-1) à leurs 24 derniers matchs, que Marc-André Fleury connaît sa quatrième saison consécutive d'au moins 35 victoires et qu'il présentait une fiche de 41-11-8 pour les matchs disputés au mois de mars depuis la saison 2006-2007 avant de croiser les Panthers hier, les Penguins et Sidney Crosby n'ont nullement besoin de courir de risques indus.

Que ce soit demain ou la semaine prochaine, Crosby sera bon, très bon, voire excellent, dès qu'il reviendra au jeu.

Du coup, les Penguins deviendront une des équipes à battre dans l'Est. Ils le sont déjà. Sans Crosby, le meilleur joueur de la ligue, sans Kristopher Letang, l'un des meilleurs défenseurs du circuit.

Imaginez ce que ce sera une fois en séries si ces deux joueurs sont de retour en forme et en force. Surtout que le Canadien ne sera pas là pour hanter Marc-André Fleury cette année.