Tout s'annonçait bien tranquille pour le juge de lignes Pierre Champoux et les membres de sa famille venus célébrer avec lui son 1500e match en carrière dans la LNH.

Le Canadien qui a les yeux sur l'an prochain. Le Wild qui est en chute libre après un début de saison sur les chapeaux de roues. Deux équipes qui peinent à marquer des buts. Deux clubs qui se croisent une fois par année et qui n'ont donc pas le temps de bâtir des rivalités. D'apprendre à se détester.

Et puis bang!

Dix secondes après la mise en jeu initiale qui a suivi une cérémonie protocolaire au cours de laquelle la LNH, le Canadien et les Wild ont souligné cette 1500e partie, Champoux a dû s'interposer entre Ryan White et Stéphane Veilleux qui venaient de jeter gants et casques sur la patinoire avant d'engager le combat. Un combat qui n'a pas eu lieu évitant ainsi à Champoux de recevoir une des nombreuses baffes qu'il a encaissées au cours de sa carrière en sautant comme il l'a fait 1000 fois plutôt qu'une entre deux hockeyeurs transformés en boxeurs.

Sauf que cette escarmouche a donné le ton et les juges de lignes dépêchés au Centre Bell pour cette partie «historique» ont dû s'interposer plus souvent au cours de la rencontre d'hier que depuis le début de la saison. Et j'exagère à peine...

Obligé de suer bien plus qu'il aurait dû le faire en ce soir de célébration, Champoux pouvait se consoler. Bien qu'interminable en raison de tous les arrêts de jeu, les pénalités et les escarmouches, le match allait prendre fin après 60 minutes en raison de l'avance de 4-1 que le Canadien s'est offert en milieu de troisième.

Sauf que...

Saut qu'au lieu de faire simple et de se contenter d'offrir une victoire sans trop d'histoire à ses partisans, le Canadien a décidé de faire dans le compliqué. Dans le très compliqué en fait puisqu'il a permis au Wild d'inscrire trois buts sans riposte en 3:43 ou en 223 petites secondes si vous préférez. Trois buts dont deux marqués alors que la cage du Wild était déserte.

Simonac!

Fidèle au poste, Champoux a donc dû attendre la fin de la prolongation et la fin de la séance de tirs de barrage avant de retraiter au vestiaire pour terminer les célébrations amorcées en matinée.

Quand un juge de lignes célèbre son 500e match, on lui souhaite de se rendre à 1000. Lorsqu'il frappe le 1000, on lui souhaite le cap des 1500. Après 1500, qu'est-ce qu'on lui souhaite? «On souhaite qu'ils s'ajoutent par centaines», a indiqué Champoux à sa sortie de la patinoire. Souhaitons-lui quand même d'éviter blessures et bagarres et de se rendre à 2000.