Scott Gomez qui marque un premier but en plus d'un an. En attaque massive en plus. Le Canadien qui offre à Randy Cunneyworth sa première séquence de trois victoires de suite depuis qu'il a pris la relève à Jacques Martin le 17 décembre.

Il était temps, vous direz. Mais au moins c'est arrivé. Sans oublier que ce but et cette séquence représentent de bonnes nouvelles pour le Canadien.

Meilleure nouvelle encore: Max Pacioretty a atteint le plateau des 20 buts. Pacioretty ne s'est pas arrêté là puisqu'il a connu son troisième match de deux buts de la saison et il est rendu à 21. À ce rythme, il terminera la saison avec 34 buts. Pas mal pour un gars qui, il y a 11 mois à peine, gisait inconscient sur la patinoire.

Le simple fait d'être de retour en forme et en force sur la patinoire représente un exploit considérant l'état dans lequel Pacioretty s'est retrouvé après l'assaut vicieux de Zdeno Chara sur la glace du Centre Bell.

Toujours, ou presque, le nez dans l'action, Pacioretty pourrait profiter d'une avance beaucoup plus confortable en tête de la colonne des francs-tireurs du Canadien s'il n'avait pas bousillé cinq, dix, quinze occasions en or depuis le début de l'année. Mais le simple fait d'avoir obtenu ces occasions démontre à quel point Pacioretty s'est remis d'une attaque qui aurait pu mettre un terme à sa carrière.

Statistique surprenante: non seulement le Canadien n'était pas le dernier club de la LNH à voir l'un de ses joueurs atteindre le plateau des 20 buts, mais 10 équipes - au moment d'écrire ce texte - étaient encore dans cette situation. Lesquelles? Buffalo, Caroline, Colorado, Columbus, Dallas, Los Angeles, Minnesota, Nashville, St.Louis, Winnipeg!

Lemaire a-t-il oublié Lafleur?

Jacques Lemaire, un des grands entraîneurs de l'histoire du hockey, implore la patience dans le cas de Scott Gomez.

Il soutient même que Randy Cunneyworth devrait lui offrir des ailiers de premier plan pour l'aider à sortir du marasme offensif dans lequel il stagne.

En raison de sa grande compétence, on doit certainement prendre en considération les propos de Lemaire. Mais il est difficile de passer sous silence le fait que Lemaire, alors qu'il était entraîneur-chef du Canadien, ait chassé Guy Lafleur de Montréal en 1984 parce qu'il ne pouvait plus suivre le rythme.

Quatre ans plus tard, Lafleur effectuait pourtant un retour dans la LNH avec les Rangers de New York.

Lemaire aurait peut-être eu avantage d'être patient avec «flower» et de l'aider en lui offrant des joueurs de premier plan au lieu de le guider vers une retraite hâtive. Comme quoi on voit parfois la paille dans l'oeil du voisin...