Réglons une chose tout de suite: le match des Étoiles de la LNH n'a de match que de nom. Voilà! C'est dit. C'est écrit. Remarquez que cela a été dit et écrit bien souvent depuis 5, 10, 15 ans.

On fait quoi alors? On rentre à la maison et on se met les pieds sur la bavette du poêle? Les plus chanceux se glissent les orteils dans le sable chaud pendant cinq jours afin de refaire le plein et de donner un grand coup en vue de la dernière ligne droite dans la course pour une place en séries éliminatoires?

Ce serait une «simonac» de bonne idée. Pas seulement pour les joueurs. Les partisans, pas seulement ceux du Canadien, de même que quelques journalistes bénéficieraient grandement d'un tel congé pour reprendre leur souffle et retrouver leurs esprits.

Du moins un peu...

Parce que la LNH refuse de fermer les lumières en plein milieu de sa saison, cette idée restera ce qu'elle est: une simple idée. Et le week-end du match des Étoiles demeurera ce qu'il est: une «tombola» à laquelle on invite les commanditaires des quatre coins de la planète LNH pour les gâter, les remercier, les chouchouter...

Une «tombola» et des commanditaires qui sont privés, ce week-end, des deux figures les plus populaires de la LNH: Sidney Crosby et Alexander Ovechkin.

Deux figures qui devraient quand même être à Ottawa. Même si Crosby ne peut jouer en raison de la commotion cérébrale qui menace sa carrière et qu'Ovechkin refuse de jouer en raison de la suspension de trois matchs que la LNH lui a imposée? Oui!

Car, si l'on tient pour acquis que le match ne compte pas, ou beaucoup moins que le volet promotionnel, Crosby et Ovechkin devraient être à Ottawa ne serait-ce que pour faire deux ou trois apparitions publiques par jour et se livrer à des séances de signatures d'autographes. Avec les autres étoiles...

Briser la routine

Si les joueurs et les partisans sont condamnés à composer avec cet événement promotionnel qui n'attire l'attention que dans la ville où il se déroule, il devrait malgré tout y avoir moyen de l'améliorer.

Brendan Shanahan en a fait la preuve l'an dernier en mettant de l'avant l'idée du repêchage qui mène à la composition des deux équipes. Une fichue bonne idée.

Tout comme le concours d'habileté qui se tiendra demain soir au domicile des Sénateurs d'Ottawa, la place Banque Scotia. Deux événements qui sourient davantage aux diffuseurs que le match en question. Vous savez, le match qui n'en est pas un...

Pourquoi la séance de repêchage et le concours d'habileté retiennent-ils davantage l'attention que le match des Étoiles?

Parce qu'ils ont permis de renouveler l'événement. Comme les duels Europe-Amérique du Nord, il y a quelques années. Une formule qui n'a pas fait l'unanimité en raison du manque de représentativité des joueurs américains. De plus, la LNH a manqué une belle occasion de mettre le cap sur l'Europe pour disputer cette partie. La Ligue s'est reprise en expédiant des équipes en Europe pour y amorcer leurs saisons régulières.

Maximiser la Classique hivernale

Rendez-Vous 87, l'une des bonnes idées de Marcel Aubut à l'époque où les Nordiques de Québec faisaient tout en leur pouvoir pour assumer leur différence, a été aussi un grand coup de marketing.

Tout comme le match des Étoiles auquel le Canadien a donné un survoltage, en 2009, en l'associant au centenaire du Tricolore.

Associer le match des Étoiles à un événement important marquant l'équipe qui a hérité de son orchestration est un gage de réussite. On l'a vu à Montréal il y a trois ans.

Les Sénateurs auraient pu frapper un grand coup en fin de semaine en tenant différentes activités avec les vedettes de la LNH sur le canal Rideau. La plus longue patinoire naturelle du monde, à l'exception des trottoirs de la ville de Montréal lorsqu'il tombe cinq centimètres de neige...

Mais ils ont limité l'utilisation du canal à des jeunes hockeyeurs. Dommage!

Cela dit, si, comme la rumeur le laisse entendre à Ottawa, les Predators de Nashville ont la responsabilité d'organiser le match des Étoiles en 2013, on se demande bien autour de quoi, à part la musique country, les chapeaux et les bottes de cowboy, cette fin de semaine de hockey gravitera l'an prochain.

De tous les événements mis de l'avant par la LNH au cours des dernières années, la Classique hivernale aux É.-U. et la Classique héritage au Canada sont des succès impressionnants. Pas seulement sur le plan promotionnel, mais aussi sur celui du hockey. Et c'est ce qui devrait primer sur le reste.

Le duel opposant les Rangers de New York aux Flyers de Philadelphie au stade des Phillies le 2 janvier dernier en a fait la preuve par 100.

Pourquoi alors la LNH ne trouverait-elle pas le moyen de maximiser sa Classique hivernale ou sa Classique héritage avec le match des Étoiles? Surtout que, comme c'est arrivé l'an dernier, la présentation successive des deux classiques et du match des Étoiles ont noyé le match qui n'a de match que le nom.

Présenter un match qui a une vraie signification tout en invitant les «étoiles» sélectionnées par les fans ou par la LNH à se livrer à une partie avec patins, gants et casques comme seuls équipements - et peut-être des petites jambières - pourrait associer sport et marketing.

Le hic avec cette idée est que toutes les villes de la LNH ne pourraient organiser cette grande fin de semaine de hockey. Un sport d'hiver, a-t-on tendance à l'oublier.

Et si rien de tout ça ne fonctionne et n'arrive à relancer le match des Étoiles? Il restera toujours la bavette du poêle et le sable chaud...

Photo: PC

Les Sénateurs auraient pu frapper un grand coup en fin de semaine en tenant différentes activités avec les vedettes de la LNH sur le canal Rideau.