Vrai que le défi était de taille. Après tout, les Bruins n'affichaient que deux défaites en temps réglementaire à leurs 21 derniers matchs. Que trois défaites tout court.

Mais quand les premier, deuxième et troisième trios sont surclassés par le quatrième, les chances de victoire sont minces. En plus, lorsque son meilleur défenseur, ou celui qui devrait l'être malgré son jeune âge, joue avec la nonchalance et la mollesse dont P.K. Subban a fait preuve encore hier, les chances deviennent très minces.

Les arrêts de Carey Price ont gardé le Canadien dans le coup. Et le but marqué après que le gardien eut retraité au banc à la faveur d'un sixième attaquant a donné l'impression que le match a été plus serré qu'il ne l'a été en vérité.

Avec ses meilleurs éléments qui étaient incapables d'être meilleurs que ceux des Bruins, Randy Cunneyworth devra patienter avant de célébrer sa première victoire.

Pas sûr qu'elle viendra demain non plus. Car cette misérable équipe que forme le Canadien affrontera la très belle équipe que forment les jeunes Blackhawks de Chicago. Il restera les Jets à Winnipeg jeudi. On va les prendre un à la fois...

Pas besoin de défiler une série de remarques pour juger du bien-fondé ou du ridicule entourant le congédiement de Jacques Martin. Les deux derniers matchs en témoignent de façon éloquente.

Comment voulez-vous que Randy Cunneyworth réussisse là où Jacques Martin a échoué alors que les joueurs de cette équipe jouent aussi mal qu'ils l'ont encore fait hier?

En fait non: quand ils jouent de façon désintéressée comme ils l'ont fait hier. Comme si la tête d'un entraîneur ne suffisait pas. Comme s'il fallait s'assurer de tout faire, sauf mettre en application le plan de match.

Samedi soir, triomphant dans le coin du vestiaire d'une équipe perdante, P.K. Subban répétait à tous ceux qui buvaient ses paroles que le système n'était pas le problème. Qu'il fallait que lui et ses coéquipiers jouent comme les entraîneurs leur demandaient de jouer. Et qu'ils le fassent pendant 60 minutes.

Comme il le fait toujours, Subban défilait de belles paroles, samedi. Et comme il avait marqué un but, son deuxième à de la saison, il se permettait de parler plus fort qu'il ne le fait d'habitude. Comment se fait-il qu'un gars aussi talentueux, aussi fort en gueule dans le vestiaire, soit si peu souvent en mesure de passer des paroles aux actes? Il faudra vite trouver des réponses à toutes ces questions. Sinon, le reste de la saison sera très long.