Jason Pominville et ses coéquipiers des Sabres ont bien l'intention de faire oublier l'affreux début de saison qu'ils ont connu l'an dernier. Le 5 novembre, à Buffalo, le Canadien leur avait infligé une 11e défaite (3-9-2) en 14 matchs. Les Sabres s'en sont remis. Ils ont terminé la saison avec 96 points, le même nombre que le Canadien. Bien qu'ils n'en étaient qu'à leur deuxième match préparatoire, les Sabres comptaient sur une formation de la LNH. Une vraie. Les nouveaux venus Ville Leino, Christian Ehrhoff et Robyn Regehr étaient en uniforme.

Tout comme Derek Roy, Jason Pominville, Tomas Vanek et Tyler Myers. Il ne manquait qu'Ales Kotalik, Paul Gustad, Andrej Sekera et Patrick Kaleta. Parce que son avenir est incertain en raison de son salaire de 3,5 millions et des économies qui doivent être faites, Jochen Hecht pourrait être largué. Devant une équipe aussi nantie, les jeunes du CH auraient pu paniquer. Ce n'est pas arrivé. Oui, le Canadien a perdu. Mais il est loin d'avoir été déclassé. Et la réaction de certains jeunes a de quoi réjouir l'état-major du Tricolore et ses partisans. À commencer par Nathan Beaulieu.

Premier choix du Tricolore au dernier repêchage, le défenseur était derrière le filet au moment du premier but des Sabres. Il a aussi fait une bien vilaine glissade sur un jeu qui aurait permis aux Sabres de doubler leur avance si Tomas Vanek n'avait pas fendu l'air.

Mais loin de baisser la tête après ces deux erreurs, Beaulieu a continué à jouer. Et il joue bien. Patinant avec aisance, les yeux bien levés sur le jeu qui s'ouvre devant lui, il s'est démarqué. La passe qu'il a réussie en avantage numérique pour permettre à P.K. Subban de niveler les chances 1-1 en période médiane était de toute beauté. Une passe dangereuse que deux joueurs des Sabres auraient pu intercepter. Mais le genre de passe que seuls les gars de talent, voire de grand talent, peuvent réussir. Le genre de passe qui confirme que Beaulieu jouera un jour à Montréal. Et cette fois, ce sera dans le cadre d'un vrai match.

Pas surprenant alors que Jacques Martin l'ait envoyé sur la patinoire en fin de match. Pas surprenant non plus qu'il ait été le joueur le plus utilisé des deux équipes. Devant P.K. Subban, devant Tyler Myers. En fait, oui, c'est surprenant, car aussi bon soit-il, Beaulieu a quand même seulement 19 ans.