Pour contribuer au débat électoral, La Presse a choisi cette année encore de décortiquer les enjeux qui vous intéressent. Plutôt que de prendre position pour un parti ou pour un autre, l’équipe éditoriale analysera en détail les trois thèmes que vous avez choisis comme priorité.

C’est une campagne électorale difficile à saisir, qui se termine dans quelques jours. Une campagne mouvante, sans thème principal pour orienter les débats dans une direction.

Un jour, c’était le climat. Le lendemain, les déficits. Le surlendemain, le blackface, la loi québécoise sur la laïcité ou encore, l’avortement (qui l’eût cru ?).

Pour contribuer à votre réflexion avant le jour J, mon équipe et moi avons choisi d’utiliser la formule privilégiée l’an dernier pour les élections provinciales.

Plutôt que de prendre position pour un parti comme nous le faisions à une autre époque, nous allons fouiller les plateformes, réviser les déclarations des chefs et revenir sur leurs principaux engagements. Le tout, dans le but de décortiquer les enjeux pour vous.

Mais attention ! Pas n’importe quels enjeux : ceux que vous avez choisis, ceux que vous avez jugé prioritaires.

Au cours des derniers jours, nous vous avons sondé en ce sens.* Nous vous avons demandé de nous écrire en indiquant quel enjeu déterminera votre choix lorsque vous vous retrouverez seul dans l’isoloir, le 21 octobre.

Notre objectif était simple : comptabiliser vos résultats afin de connaître les trois grandes priorités qui vous concernent, vous inquiètent, vous préoccupent.

Le résultat ? Il est à la fois étonnant… et à l’image de la campagne électorale.

Roulement de tambour. Au tout premier rang, on retrouve… l’environnement. Loin de tous les autres enjeux, comme ce fut le cas en 2018 lors de notre coup de sonde pour les élections provinciales.

Les lecteurs ont spontanément nommé des thèmes liés à l’environnement et principalement à la lutte contre les changements climatiques dans une proportion de 49 %. Vous êtes nombreux à avoir précisé que pour la toute première fois, vous pensiez sérieusement faire un choix électoral basé sur ces enjeux. Plusieurs ont évoqué l’importance de mettre de l’avant « un véritable plan d’action vert » et « des mesures qui font mal » afin de « freiner la détérioration actuelle de la planète ».

En deuxième place, surprise… l’identité reçoit pas moins de 22 % des réponses. Vous avez cité la loi 21 sur la laïcité en très grand nombre. D’autres ont évoqué « la défense du français », « le respect de la nation québécoise » et « la protection des compétences provinciales ».

Au troisième rang, tout juste derrière, on retrouve l’économie, qui était le choix d’un peu plus de 14 % des lecteurs. Tout comme ce fut le cas l’an dernier. Les déficits sont revenus très souvent dans vos réponses, mais aussi la taxation des GAFA et les inégalités socioéconomiques.

Les autres réponses évoquent, pour la plupart, les femmes comme enjeu ainsi que la santé.

Voilà donc les trois thèmes que nous décortiquerons dans l’ordre au cours des trois prochains jours afin que vous ayez le portrait le plus complet des positions des partis et de leurs chefs.

Pour chaque enjeu, nous vous proposerons ainsi une série d’analyses produites par les éditorialistes de La Presse, par des experts triés sur le volet et par des lecteurs, le tout accompagné bien sûr du regard caustique de notre caricaturiste Serge Chapleau.

Pour ma part, je m’appuierai sur les principes éditoriaux de La Presse, tels qu’édictés lors de la cession du journal à une fiducie d’utilité sociale, pour analyser les programmes des différents partis sur les trois thèmes que vous jugez déterminants. Ces principes, précisons-le, constituent les valeurs qui guident l’équipe éditoriale au quotidien.

Plus que jamais, La Presse veut être à votre écoute. Plus que jamais avec ce regard original et approfondi sur la campagne électorale en cours, La Presse entend animer le débat public.

Bonne fin de campagne électorale !

* Méthodologie

Nous avons publié trois appels à tous, les 3, 8 et 9 octobre derniers dans la section Débats. Nous n’avons pas précisé dans quel but ni que les réponses seraient comptabilisées, afin d’éviter le noyautage des réponses par des envois massifs organisés. Aucun choix de réponse n’était donné. Il s’agissait d’appels à tous comme nous en faisons régulièrement, formulés ainsi : « Quel enjeu de cette campagne électorale déterminera votre choix le 21 octobre ? ». Il ne s’agit pas d’un sondage scientifique, mais bien d’un coup de sonde.

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