C'est à se demander si certains employés de la Société de transport de Montréal (STM) ne se réveillent pas la nuit pour haïr les cyclistes...

Les travailleurs du métro ont mené bataille contre l'introduction des bicyclettes dans les stations. Les chauffeurs de bus s'en sont pris à la piste cyclable Saint-Urbain. Et ils ont récemment bloqué la tentative de la STM d'installer des supports à vélo sur les autobus.

Dans le dernier bulletin envoyé à ses membres, le président du syndicat des employés fait justement référence à «la saga des racks à bicycles» : «Votre détermination et votre appui indéfectibles aux différentes pressions exercées par votre syndicat ont permis de faire échec à la volonté de l'employeur en 2009, écrit Claude Benoit. Reviendra-t-il à la charge en 2010? S'il le fait, nous serons prêts à livrer bataille.»

Curieuse résistance, motivée, dit-on, par les craintes d'agressions d'usagers mécontents d'éventuels pépins. D'autant plus curieux quand on sait que plusieurs centaines de sociétés de transport en Amérique du Nord ont doté leurs bus de tels supports, autant dans des villes enneigées (Aspen, Boulder, Burlington) que des grandes villes (San Francisco, Chicago, Philadelphie).

Même Québec, plus proche de nous, s'apprête à équiper 25 nouveaux autobus de supports, une flotte appelée à tripler l'an prochain. Et pourtant, les syndiqués n'ont pas cru nécessaire de descendre dans les rues de la Vieille Capitale. Peut-être, à l'image de leurs concitoyens, sont-ils masochistes, comme l'a laissé entendre un certain faiseur d'image, mais dans ce cas, pourquoi de nombreux autobus d'OC Transpo à Ottawa, de Go Transit à Toronto et de TransLink à Vancouver sont-ils équipés de supports à vélo? Pourquoi les organismes de Sherbrooke et de cinq régions de Montréal en ont aussi?

Certes, en 2008, la Société de l'assurance automobile a conclu que l'installation d'une bicyclette en avant d'un bus (il suffit pour l'usager de la déposer le plus simplement du monde) nuisait à l'efficacité des phares. Mais il n'y a là rien d'insurmontable, étant donné que la STM possède plusieurs modèles d'autobus, tout comme les sociétés de transport de Laval et de Longueuil. Réservons les supports à certaines lignes et à certains modèles ou, plus simplement, équipons l'ensemble des autobus de phares antibrouillard.

Oui, ce serait plus compliqué que de ne rien faire. Oui, cela pourrait créer à l'occasion des frictions avec les chauffeurs. Oui, il y aurait des dépenses. Mais franchement, on ne parle pas d'un appel d'offre international en vue du remplacement de 800 voitures de métro...

En outre, les gains potentiels sont intéressants, tant pour l'administration Tremblay, qui entend réduire le nombre d'autos à Montréal, que pour le gouvernement Charest, qui a pour cible une hausse de 8 % de l'affluence du transport collectif d'ici deux ans.

Pensons seulement aux navetteurs qui hésitent à prendre leur vélo en raison des grandes distances à franchir, ou à ceux qui doivent affronter un obstacle comme la montagne ou un échangeur routier.

Selon les évaluations de l'American Public Transportation Association, les citadins ont plus de chance d'emprunter le transport en commun lorsqu'ils sont situés à moins d'un demi-kilomètre d'un arrêt. Avec la possibilité de traîner son vélo, on multiplie cette distance par 12!

Le grand patron de la STM, Michel Labrecque, le sait trop bien. Auteur du pamphlet Le cocktail transport à une autre époque, il est un farouche partisan de la complémentarité des modes de transport. Tout comme l'est son ancien organisme, Vélo Québec, qui tentent depuis plusieurs années de convaincre les sociétés de transport de la pertinence de l'intermodalité.

D'ailleurs, M. Labrecque a confié qu'après une tentative ratée l'an dernier, il compte bien revenir à la charge et réinstaller quelques supports dès cet automne, à titre de projet-pilote. Mais sa détermination pourrait bien se heurter à une absence de volonté plus grande encore.

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Le chat est en feu

Le ministre de l'Environnement de la Colombie-Britannique,, a peut-être voulu un peu trop bien faire... Samedi dernier, dans le but de participer à l'événement mondial L'heure pour la Terre, il a éteint les lumières de sa maison à 20h30, allumant plutôt quelques bougies... contre lesquelles son chat Ranger a eu l'idée de se frotter. Alerté par l'odeur de roussi, M. Penner a heureusement pu secourir le félin en feu. «Je croyais qu'il aurait une aversion naturelle pour la flamme, a-t-il dit au Victoria Times Colonist, mais je me suis manifestement trompé.»

Photothèque La Presse

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Les scientifiques blanchis

La Commission scientifique et technologique de la Chambre des communes britannique a rendu son verdict dans l'affaire du «climategate» : non coupable. Les élus n'ont pu trouver aucune preuve confirmant que les membres du centre de recherches sur le climat de l'Université d'East Anglia ont trafiqué des données scientifiques dans le but de taire des éléments contredisant la thèse des changements climatiques. Bien que l'on soutienne que les climatologues devraient faire preuve de plus de transparence, on conclut que «La réputation scientifique du professeur (Phil) Jones et du centre de recherche reste intacte.»

Photo: Archives AP

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Climat c. météo (suite)

À ne pas inviter à la même table : climatologues et météorologues. Une étude de l'Université George Mason révèle une profonde scission entre ces deux groupes au sujet des changements climatiques. Alors que l'écrasante majorité des climatologues soutiennent que la planète se réchauffe en raison de l'action humaine, à peine la moitié des météorologues vont dans le même sens. Même qu'un quart d'entre eux estiment que les changements climatiques sont un canular. Or les Américains, selon une étude de Yale, font beaucoup plus confiance aux météorologues qu'ils voient à la télé qu'aux climatologues.

Photo: Archives Reuters

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Courrier du bac

Question: Les repas sont servis dans du styromousse à l'hôpital Jean-Talon. Le gouvernement ne devrait-il pas donner l'exemple? (V. Demers-Pelletier)

Réponse: En effet. Le polystyrène (ou styromousse) n'étant pas recyclé au Québec, ou si peu, il est enfoui. Mais une solution est en cours d'élaboration. Un comité mis en place par Recyc-Québec, notamment, vient d'être mandaté pour «apporter des solutions concrètes» au traitement de cette matière dont la densité et le poids rendent son recyclage difficile. En cas d'échec, les entreprises qui produisent du polystyrène devront payer plus cher pour leur récupération. Objectif : 2012.

Photothèque La Presse