Prendrez-vous le métro pour vous rendre au boulot, lundi prochain? Ou ferez-vous comme ces milliers de Montréalais qui, chaque année à pareille date, passent outre à l'invitation qui leur est faite de délaisser l'auto le temps d'une journée?

À la veille du sixième anniversaire d'«En ville sans ma voiture», il faut en effet reconnaître les grandes limites de cette manifestation. Connaissez-vous une seule personne qui ait décidé d'adopter quotidiennement les transports collectifs dans la foulée du 22 septembre?

 

La pertinence de cette journée est d'autant plus facile à remettre en question que le périmètre n'a pas gagné un pouce carré depuis ses débuts. Que la période de fermeture du centre-ville ne comprend toujours pas les heures de pointe. Et que les activités auront encore cette année ce côté bon enfant qui tranche avec la gravité des problèmes soulevés: smog, changements climatiques, maladies respiratoires, etc.

Faut-il donc abandonner la journée sans auto, comme l'ont d'ailleurs fait de nombreuses villes européennes au cours des dernières années?

Bien qu'il soit tentant de répondre par l'affirmative, une analyse des tenants et des aboutissants de cette journée porte plutôt à croire qu'elle mérite de survivre, du moins pour l'instant.

Si les villes du Vieux Continent ont fait une croix sur cette activité annuelle, c'est parce qu'ils ont cru nécessaire de faire plus gros, pas plus petit. Comme me l'a précisé Jean-Marie Guidez, du Centre d'études français sur les réseaux, les transports et l'urbanisme, on est passé en Europe de la «journée sans voiture» à la «semaine de la mobilité», car on jugeait avoir passé un cap dans la conscientisation des citoyens et avoir suffisamment accru l'offre de transport. Paris en est un bon exemple.

Or, nous n'en sommes pas là à Montréal. Car non seulement il n'y a pas eu de véritable transfert de l'auto au métro dans l'île ces dernières années, mais il n'y a pas eu non plus de développement majeur des infrastructures de transport. Les faibles gains faits ici et là ont été annulés par la vétusté des véhicules et des infrastructures, comme l'a prouvé encore cette semaine le métro.

Bref, on demande encore aujourd'hui aux automobilistes de prendre les transports collectifs, tout en leur offrant des bus et des wagons bondés... lorsqu'ils fonctionnent.

Par ailleurs, il importe de savoir que le retour d'«En ville sans ma voiture» a fait face à bien des résistances de la part des commerçants. Les organismes qui les représentent, comme Destination centre-ville, ont tenté cette année encore de bloquer la tenue de cette journée, ce qui, ironiquement, prouve toute sa pertinence.

Car au-delà des statistiques, du nombre de Montréalais qui se prêtent au jeu, cette journée demeure un formidable outil pédagogique, tant auprès des commerçants, des citoyens que des autorités. «Il s'agit d'une activité de sensibilisation, point à la ligne», souligne d'ailleurs André Porlier, directeur du Conseil régional de l'environnement de Montréal.

On peut donc bien chipoter sur la taille du périmètre ou les heures de fermeture du centre-ville, mais on passera ainsi à côté du véritable enjeu: l'accroissement de l'offre de transports en commun.

 

Faites ce que je dis... (suite)

Nous avons révélé ici, que le ministère québécois de l'Environnement s'est payé pour quelque 4700$ d'eau embouteillée l'an dernier, une situation dénoncée par le député péquiste Denis Trottier. Or, il s'avère qu'à l'époque où le PQ était au pouvoir, la somme ainsi dépensée dépassait celle-ci de près du double. Il y a cinq ans, le ministère de l'Environnement avait ainsi dépensé 7970$ pour de l'eau de source... L'arroseur arrosé, en quelque sorte?

www.Finances.gouv.qc.ca

La Volt est laide!

GM a dévoilé cette semaine la Volt, une voiture roulant à l'électricité, puis à l'essence lorsque la batterie est faible, qui doit voir le jour en 2010. La bonne nouvelle a toutefois été assombrie, deux fois plutôt qu'une. D'abord parce que le prix de l'auto a été revu à la hausse, passant de 30 000$ à 40 000$. Ensuite parce que le modèle est d'une banalité sans nom. Et après, on conclura que les consommateurs ne sont pas prêts à s'acheter un véhicule qui roule à l'électricité...

Sus aux motoneiges!

L'administration Bush a essuyé un cuisant revers cette semaine, lorsque les tribunaux ont bloqué sa tentative d'accroître l'accès des motoneiges dans l'un des plus beaux parcs du pays, le Yellowstone National Park. Un juge de la U.S. District Court of Columbia a donné raison aux environnementalistes qui soutenaient que cette mesure allait à l'encontre du rôle de conservation du parc, en plus de menacer sa faune. Une pression supplémentaire sur le gouvernement Charest, qui a promis de sortir les motoneiges des parcs québécois dès l'hiver 2009-2010.

ENS-Newswire.com