Jacques Villeneuve a raison de déménager: le Québec n'est vraiment plus un bon endroit où vivre. L'ex-coureur automobile a fait une autre sortie éclairante au Journal de Montréal, publiée samedi, expliquant pourquoi il quitte le Québec pour un paradis fiscal.

L'argent n'a rien à voir, rassurez-vous. D'abord, il y a les manifestations. Eh bien oui, les manifs, vous savez, ces dizaines de milliers d'étudiants et autres timbrés qui descendent dans les rues pour s'opposer. Vraiment, les manifs, c'est n'importe quoi, alors fini le Québec.

Ensuite, il y a les «habitudes des assistés». Au Québec, les assistés ont de ces habitudes, c'est connu. Et en prime, au Québec, il fait froid six mois par année. Pas une semaine, six mois. Alors rendu à un certain âge, comme lui, le froid, vous savez...

«Je ne me sentais plus chez nous au Québec, a-t-il déclaré. Je n'apprécie pas son évolution, ça me fait penser à la France. [...] Tout ce qui est mauvais en France est transféré au Québec. Les problèmes sociaux, la colère des étudiants, les habitudes des assistés... Il y a des conflits dans tous les sens.»

Jacques Villeneuve a donc choisi la Principauté d'Andorre, un très petit pays montagneux situé entre la France et l'Espagne, dans les Pyrénées. Le fait qu'Andorre ne prélève que très peu d'impôts n'a rien à voir avec sa décision, a expliqué le millionnaire au Journal. Là-bas, dit-il, «il n'y a pas de criminalité. Pour les enfants, c'est primordial».

Et surtout, aurait-il pu ajouter, il n'y a pas de manifestations et très peu «d'assistés». De fait, en 2010, on comptait 378 prestataires de l'aide sociale sur quelque 78 000 habitants. De toute façon, mendier est illégal à Andorre.

L'ex-champion coureur automobile butine à droite et à gauche depuis qu'on l'a foutu à la porte de la Formule 1. Avant de se faire évincer, il avait toutefois touché des dizaines de millions de dollars. Depuis, il a tenté d'obtenir un volant en stock-car, mais il a échoué. «J'ai réalisé qu'au Québec et au Canada, personne ne veut réellement investir dans le sport automobile», a déclaré Jacques Villeneuve, dont la carrière de chanteur de charme a également fait patate.

L'homme qui a aussi vécu à Monaco et en Suisse, deux autres législations fiscales particulières, en veut également à la loi 101. «On doit faire trop d'efforts pour s'autoprotéger. Prenons la langue, notamment. Ce n'est pas aux lois à nous obliger de parler français, c'est aux parents de le parler à la maison. Je n'avais pas envie que mes enfants grandissent dans cette ambiance morose qui caractérise le Québec.»

Villeneuve a raison. Le climat est beaucoup moins morose en Europe, surtout entre l'Espagne et la France.

Vers le déficit zéro

Le gouvernement du Québec est en voie d'atteindre ses objectifs financiers pour l'année financière 2012-2013. L'exercice est terminé depuis le 31 mars, mais il faut un certain temps avant de compiler les chiffres officiels et les publier.

Le 17 mai, les données pour le mois de février ont été rendues publiques. Le rapport mensuel des opérations financières compile également les données des 11 premiers mois de l'année. Or, après 11 mois, le Québec affichait un déficit de 955 millions de dollars, alors que l'objectif de l'année est de 1,5 milliard. Autrement dit, pour échouer, le déficit du mois de mars devrait dépasser 545 millions, alors que le déficit mensuel moyen des 11 premiers mois a été de 87 millions.

La partie n'est pas encore gagnée, cependant. L'an dernier, le déficit du mois de mars avait été de 1,4 milliard. Il s'agissait toutefois d'un déficit mensuel exceptionnel. Pour 2012-2013, le gouvernement peut compter sur une compensation financière de 733 millions d'Ottawa pour l'harmonisation de la TPS et de la TVQ. De cette somme, 244 millions sont comptabilisés en mars. De plus, Québec a puisé 150 millions dans sa réserve de 200 millions pour atteindre son objectif.

Pour l'année 2013-2014 qui a commencé le 1er avril, le gouvernement veut un déficit zéro. Pour ce faire, il a dû imposer des compressions douloureuses aux commissions scolaires, aux prestataires de l'aide sociale et au secteur de la santé, entre autres. Certains se demandent s'il n'aurait pas été préférable de reporter d'un un an l'objectif d'équilibrer les comptes.

Les dépenses de programmes (santé, éducation, etc.) ont grimpé de 2,1% au cours des 11 premiers mois de l'exercice 2012-2013, alors que l'objectif annuel était de 1,9%. Pour 2013-2014, la hausse espérée des dépenses de programmes est toujours de 1,9%.

En 2013-2014, le Québec peut compter sur l'autre tranche de la compensation financière TPS-TVQ d'Ottawa, cette fois de 1,47 milliard. Cette somme est l'équivalent du déficit de 2012-2013.