Commençons la journée avec une devinette. Depuis 100 ans, combien de Québécois ont gagné une médaille d’or aux Jeux d’été ? Cinquante ? Quarante ? Trente ?
Non. Beaucoup moins. Seulement 11.
Québécois médaillés d’or aux Jeux d’été depuis 1920
Bert Schneider, boxe, 1920
Douglas Bennett, canoë, 1948
Sylvie Bernier, plongeon, 1984
Alwyn Morris, canoë-kayak, 1984
Carolyn Waldo, natation artistique, 1988
Sylvie Fréchette, natation artistique, 1992
Bruny Surin, athlétisme, 1996
Sébastien Lareau, tennis, 2000
Dominic Seiterle, aviron, 2008
Éric Lamaze, équitation, 2008
Christine Girard, haltérophilie, 2012
C’est tout ? Oui, c’est tout. Il n’y a pas d’oubli. Alexandre Despatie ? Deux fois l’argent. Nicolas Gill ? Une fois l’argent, une fois le bronze. Émilie Heymans ? Deux fois l’argent, deux fois le bronze.
Ça prouve une chose. Même s’il existe autant de disciplines aux JO que de variétés de sandwichs chez Subway, la victoire reste exceptionnelle. Surtout pour un athlète d’ici. Plusieurs sports exigent un entraînement extérieur à l’année. Ce que notre climat ne permet pas.
Alors modérons nos attentes pour les Jeux de Tokyo, qui seront présentés l’été prochain. Les Québécois devraient récolter une demi-douzaine de médailles. Peut-être une ou deux d’or. Plus ? Ce serait étonnant. Mais une surprise reste possible. Avant les Jeux de 2016, Penny Oleksiak était aussi connue que le botteur de l’équipe d’entraînement des Alouettes. La jeune nageuse est revenue au pays avec quatre médailles autour du cou. Un record canadien.
Voici donc 10 Québécois qui pourraient monter sur le podium à Tokyo
Félix Auger-Aliassime, tennis
À la Saint-Valentin, Félix Auger-Aliassime était classé au 104e rang mondial. Des finales disputées à Rio, Lyon et Stuttgart l’ont propulsé jusqu’au 21e rang. De loin la plus forte progression parmi les 100 meilleurs joueurs cette année. Aux Jeux de Tokyo, il aura presque 20 ans. Plusieurs grands champions ont gagné leur premier tournoi majeur à cet âge.
Laurence Vincent-Lapointe, canoë-kayak
La Usain Bolt du canoë. L’athlète de Trois-Rivières n’a pas assez de doigts pour compter ses titres mondiaux (13). Sa spécialité ? Le C1 200 m. Elle n’a été battue qu’une seule fois en sept championnats du monde sur cette distance. Elle a tout gagné – sauf une médaille olympique. Et ce n’est pas de sa faute. Le canoë pour femmes sera présenté aux Jeux d’été pour la première fois en 2020.
Aiyanna-Brigitte Stiverne et Katherine Surin, athlétisme
Ces spécialistes du 400 m ont brillé à Montréal, en juillet, aux championnats nationaux. Les deux sont montées sur le podium. Il leur reste un an pour assurer leur sélection au sein du relais 4 x 400 m, un des meilleurs au monde. Le quatuor canadien s’est approché à seulement une demi-seconde des Américaines, la semaine dernière, aux Jeux panaméricains.
Antoine Valois-Fortier, judo
Après avoir soigné un mal de dos pendant neuf mois, le revoici au sommet de sa forme. Il est monté sur le podium lors de cinq de ses six dernières compétitions. Malgré son absence prolongée, il occupe déjà le 12e rang mondial cette saison. Un exploit pour ce médaillé de bronze des Jeux de 2012.
Jacqueline Simoneau, natation artistique
Voilà une athlète qui pourrait causer la surprise. Septième des Jeux de Rio en duo, la nageuse de 22 ans compte parmi les vedettes de son sport. Elle vient de se faire remarquer aux Championnats du monde en terminant cinquième à l’épreuve solo. Sa partenaire Claudia Holzner et elle font aussi partie de l’élite mondiale en duo.
Tammara Thibeault, boxe
Une autre vedette montante de son sport. Depuis 16 mois, la boxeuse de 22 ans a remporté le bronze aux Jeux du Commonwealth et aux Jeux panaméricains. Elle représente le plus bel espoir de médaille au sein de l’équipe canadienne de boxe. Son père est l’ancien receveur de passes des Roughriders de la Saskatchewan Patrick Thibeault.
Jennifer Abel et Mélissa Citrini-Beaulieu, plongeon
Jennifer Abel, de Laval, excelle au tremplin de 3 m tant en solo qu’en synchro. La paire qu’elle forme avec Mélissa Citrini-Beaulieu, de Saint-Constant, a remporté l’argent aux derniers Championnats du monde et l’or aux Jeux panaméricains. En solo, Abel a gagné les Panaméricains et vient de terminer au premier rang cumulatif de la Série mondiale de plongeon. Elle a fini les plus récents Mondiaux tout juste au pied du podium, en quatrième place.
Meaghan Benfeito, plongeon
Presque un copier-coller de Jennifer Abel, mais à la tour. Elle aussi est revenue des Jeux panaméricains avec deux médailles d’or au cou (10 m et 10 m synchro). Elle a aussi obtenu la quatrième place en solo aux Championnats du monde. Deux podiums individuels dans des étapes de la Série mondiale, cette saison, suscitent l’espoir d’une médaille à Tokyo.