C'est fou comme les temps changent! Les statistiques ne disent pas tout sur la tendance actuelle en matière de consommation. De plus en plus de citoyens modifient leurs petites habitudes, et un réel changement s'installe peu à peu dans notre quotidien. C'est une excellente nouvelle.

La taille des voitures diminue, les véhicules hybrides ont de plus en plus la cote et les longs déplacements en automobile sont moins nombreux. Vous me direz que la hausse vertigineuse du prix de l'essence est la principale cause de ce changement. Bien sûr, mais cela n'explique pas tout. Les Québécois font des efforts véritables pour diminuer leur dépendance au pétrole.

De plus en plus de consommateurs changent aussi leurs comportements pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Ils ont compris que leur facture de carbone peut s'améliorer en modifiant leurs petites habitudes au quotidien. C'est également une bonne nouvelle. Vous me direz que certains gouvernements accusent un retard éhonté et qu'ils ne semblent pas réaliser la gravité du problème des changements climatiques. Vous avez parfaitement raison, du moins pour les élus fédéraux.

Mais le mouvement de société amorcé va bien au-delà de l'économie et de la politique. Les citoyens comprennent davantage l'importance du respect de l'environnement pour une meilleure qualité de vie et ils sont maintenant prêts à faire leur part. Ils cherchent des solutions pratiques et accessibles pour changer leurs habitudes.

J'ai écouté les commentaires des visiteurs de l'exposition Vert au quotidien, au Vieux-Port de Montréal. Le discours évolue rapidement et, sans tambour ni trompette, les familles du Québec cherchent le bon mode d'emploi pour diminuer leur empreinte écologique sans se ruiner. Et ça fonctionne! Le consommateur semble de plus en plus réaliser la force de son pouvoir d'achat.

En exigeant des produits qui épousent des critères de développement durable, les acheteurs influencent directement la production de plusieurs produits de consommation. La plus grande disponibilité des produits «écologiques» traduit bien cet engouement récent pour des habitudes de vie plus respectueuses de l'environnement. Certes, il reste encore beaucoup à faire, mais un vent de changement souffle de plus en plus sur les foyers québécois.

Les exemples se multiplient. Les campagnes de sensibilisation sur les effets néfastes du phosphate sur nos lacs et rivières ont entraîné une hausse importante des produits nettoyants écologiques. Je ne vous dis pas ici que la situation de nos lacs s'est améliorée, je n'en sais rien. Pour éviter la crise médiatique de l'an dernier, le gouvernement a décidé de ne publier que la liste des lacs (2) dont la contamination a atteint un niveau dangereux pour la santé. Pour les autres lacs affectés, les données ne sont pas disponibles au bureau du Ministère cette année...

Malgré cela, les riverains n'ont pas attendu, et plusieurs ont déjà modifié leurs comportements. On peut bien sûr se demander pourquoi le gouvernement canadien a décidé d'attendre 2010 avant d'interdire la vente de détergents contenant du phosphate. Mais rien ne nous empêche de modifier nos habitudes de consommation dès maintenant.

Si la population est bien informée et qu'on lui propose des solutions plus respectueuses de l'environnement, elle saura être responsable dans ses choix. Inutile d'attendre le règlement ou la loi qui entraînera le changement. Souvent, le citoyen responsable devance les gouvernements qui n'arrivent pas à suivre le courant créé par cette vague de changement. Et ça, c'est une excellente nouvelle!

Le phénomène s'observe aussi dans le domaine de l'alimentation. La semaine dernière, j'ai suivi les efforts d'une petite famille de banlieue qui a décidé de ne remplir son panier d'épicerie qu'avec des produits locaux. Pas toujours simple, me dit-on, mais beaucoup plus facile qu'avant. Même chose pour la nourriture «bio», qui constitue un choix privilégié par un nombre grandissant de familles, soucieuses de leur santé et de leur environnement.

Une augmentation de la demande pour des aliments certifiés biologiques a inévitablement provoqué une hausse de cette production, ce qui a entraîné une réduction des prix.

L'accessibilité à une nourriture de plus grande qualité, non assaisonnée aux pesticides et autres produits chimiques, continue de s'améliorer et tout le monde y gagne, du producteur soucieux de la pérennité de ses terres jusqu'au consommateur préoccupé par sa santé.

Vous me direz que je suis bien rêveur pour cette dernière chronique avant mes vacances. Peut-être, mais c'est souvent du rêve que naissent les plus grandes révolutions, celles qui demeurent, parce qu'elles s'installent pas à pas, et pour longtemps.

Pour tout ce que vous faites déjà, et pour tout ce que vous êtes maintenant prêts à faire, simplement merci...

Le truc de la semaine

Cette semaine, pas de recette de compost, ni de formule savante pour créer vos propres produits écolos. Simplement une recommandation pour vos vacances : profitez de cette nature généreuse, rapprochez-vous des grands espaces. Écoutez le chant des oiseaux, allez pique-niquer en famille.

Vous voulez vous faire plaisir? Je vous invite à participer au méga-spectacle de clôture des Francofolies, dimanche prochain, 3 août, à la grande scène de l'Espace Ford, (à l'angle des rues Sainte-Catherine Ouest et Jeanne-Mance). Un spectacle sur le thème de l'environnement, conçu par la grande Dame de la chanson québécoise, Diane Dufresne. Venez entendre Richard Séguin, Daniel Lavoie, Michel Rivard, Pagliaro, Élisapie Isaac, Pierre Flynn, mais aussi Hubert Reeves, Jacques Languirand, Steven Guilbeault, Laure Waridel, Hugo Latulippe et plusieurs autres. Je vous réserve même une petite surprise...

Un spectacle pour vous, un véritable voyage en chansons et en images, au coeur de cette nature généreuse et inspirante. Un spectacle gratuit, un remerciement poétique de la part de ces artistes engagés, pour tout ce que vous faites pour l'environnement. C'est un rendez-vous!

Question de la semaine

Q.: Qu'est-ce qui cause les aurores boréales? - Charles, Vaudreuil

R.: La NASA vient de publier une importante étude qui démystifie le phénomène des aurores polaires. La mission THEMIS a permis de localiser la source de ces phénomènes, qui se situe à environ un tiers de la distance Terre-Lune. Les vents solaires transportent des particules chargées vers la Terre et se heurtent à ce que l'on appelle la magnétosphère, une région située à environ 800 à 1000 km d'altitude. Des explosions d'énergie magnétique sont ainsi provoquées par des reconnexions entre des lignes de champ magnétique qui relient la Terre au soleil. La reconnexion de lignes du champ magnétique libère de l'énergie magnétique, qui est transformée en énergie cinétique, puis en chaleur. Cette nouvelle découverte a surtout permis de situer le phénomène dans un espace géographique précis. C'est ce que souhaitaient les chercheurs, puisque les sous-tempêtes spatiales, à l'origine de perturbations magnétiques importantes, peuvent causer beaucoup de dégâts aux satellites et aux systèmes de communication.

Il sera dorénavant plus facile d'étudier ce phénomène et de prévoir ses conséquences depuis que les scientifiques connaissent l'origine de cette manifestation d'énergie magnétique qui se traduit, sur Terre, par des aurores polaires spectaculaires. Le phénomène est complexe et plus facile à observer qu'à expliquer...