Un soir de mai, à l'heure du souper, je quittais ma mère pour retourner chez moi et emprunter, comme chaque matin et soir, le métro Radisson. Alors que je m'apprêtais à rentrer dans le métro, j'ai sorti mes écouteurs et mon iPod touch. En deux temps trois mouvements, une adolescente s'est emparée de mon iPod. Tous mes sacs sont tombés au sol, y compris mes écouteurs. Le temps que je ramasse le tout, la voleuse était déjà hors de vue.

Un soir de mai, à l'heure du souper, je quittais ma mère pour retourner chez moi et emprunter, comme chaque matin et soir, le métro Radisson. Alors que je m'apprêtais à rentrer dans le métro, j'ai sorti mes écouteurs et mon iPod touch. En deux temps trois mouvements, une adolescente s'est emparée de mon iPod. Tous mes sacs sont tombés au sol, y compris mes écouteurs. Le temps que je ramasse le tout, la voleuse était déjà hors de vue.

J'ai immédiatement appelé ma mère, qui a une auto. J'étais en état de choc. Je n'arrivais pas à concevoir qu'il existe vraiment des gens qui jouent le rôle des méchants, mais que personne ne venait à mon aide. Je cherchais désespérément mon super héros. Évidemment, Superman n'est sorti de nulle part.

Par chance, je suis tombé face à face avec la voleuse. Je me demandais comment j'allais arriver à la plaquer au sol. Croyez-moi, elle était bien bâtie pour une fille! Cette fois-ci, j'ai couru le plus rapidement que j'ai pu. Je me suis vite rendu compte que je n'arriverais jamais à la rattraper. J'ai donc crié du plus profond de mon être: «Attrapez-la! Attrapez-la!» J'ai remarqué plusieurs personnes qui semblaient vouloir m'aider, mais qui ne savaient pas comment immobiliser une fille de 15 ans ! J'ai vu qu'elle tournait sur une petite rue. Ma mère continuait de m'appeler sans cesse. Elle m'a raconté que c'était comme un épisode de James Bond, car elle m'entendait respirer, crier et courir.

Lorsque j'ai tourné la rue, un jeune homme de mon âge m'a proposé d'embarquer dans son auto pour m'aider à trouver la délinquante. Le jeune homme ralentissait et me racontait qu'il m'avait entendu crier. Dix mètres plus loin, un autre homme m'indique qu'il a vu une fille se cacher dans un buisson à côté d'un camion couleur argent.

Je me précipite alors vers le buisson. Le gentil étranger ne prend même pas la peine de se stationner et descend avec moi. Puisque nous étions deux, la voleuse n'avait aucun choix. Elle m'a redonné mon iPod ! Je n'en revenais pas. Non, les méchants ne gagnent pas toujours.

La voleuse m'a dit que c'était un test pour l'école ! Je me suis demandé si c'était un test pour l'école de gangstérisme. Au moment où j'ai repris mon iPod, l'adrénaline en moi a cessé subitement. Je regardais autour de moi pour trouver la police. Aucun policier! Je me demandais si je pouvais rentrer dans le métro et demander de l'aide, mais la voyou était déjà en train d'appeler ces amis de crime et leur demandait de venir où j'étais. Je n'ai donc rempli aucun rapport de police. Je voulais être en sécurité maintenant! Je voulais être chez moi, loin de l'incident.

Ce n'est pas la justice qui a été mon super héros. Les super héros, ce sont les gens autour de moi qui m'ont entendue crier et qui sont venus à mon secours.

La fille qui m'a volé a-t-elle retenu la leçon? Probablement pas ! Va-t-elle recommencer? Sûrement.  

Ai-je peur chaque matin et soir lorsque j'emprunte le même métro où j'ai été agressée? Oui! Quelqu'un va-t-il changer les choses pour qu'on se sente plus en sécurité?

* L'auteure est une jeune femme qui réside à Montréal.