Depuis déjà plusieurs semaines, les médias font état de cas d'intimidation qui surviennent dans le milieu scolaire. Je suis choqué et attristé d'apprendre que certaines directions d'école prennent ces cas à la légère.

Depuis déjà plusieurs semaines, les médias font état de cas d'intimidation qui surviennent dans le milieu scolaire. Je suis choqué et attristé d'apprendre que certaines directions d'école prennent ces cas à la légère.

Comment se fait-il que certains enseignants ou superviseurs ne réagissent même pas quand ils sont témoins d'actes tout simplement inacceptables! Il n'y a rien de plus démoralisant et triste que l'intimidation.

Je parle en connaissance de cause: j'ai déjà été victime d'intimidation au primaire et au secondaire. Laissez-moi vous dire que j'en suis encore marqué: non seulement certaines personnes qui m'ont royalement énervé et mis à bout n'ont aujourd'hui aucun remords, mais pire encore, ils semblent fiers de ce qu'ils ont accompli. S'excuser ne changera rien à ce qu'ils ont fait, mais si au moins ils éprouvaient un peu de remords... Mais non, rien, aucune excuse.

Pire encore : la direction de mon école primaire n'a absolument rien fait lorsque j'ai été victime d'intimidation, elle me disait même de me défendre tout seul!

Un jour, un de mes amis qui en avait assez de me voir souffrir à cause de ces jeunes voyous en a parlé à sa mère, qui a décidé de prendre les grands moyens: en parler à mes parents afin qu'ils avertissent la direction.

La réaction a été rapide: mon père est débarqué à l'école avec moi le lendemain matin pour avertir la directrice qui, bien évidemment, a fait semblant d'être choquée. Bien entendu, aucune sanction.

Arrivé au secondaire, je me suis dit que tout irait pour mieux. Erreur! Les gens qui prenaient un malin plaisir à m'intimider au primaire fréquentaient la même école que moi. Au début, je me disais qu'ils avaient compris le mal qu'ils avaient fait. Mais encore là, je me trompais sur toute la ligne. Ils s'étaient fait de nouveaux amis, donc plus nombreux à s'acharner sur mon cas. Ils prétendaient qu'ils avaient de bonnes raisons de faire ça! J'étais un Français, j'ai une face de cul, j'ai de la misère à l'école. Alors, c'est tout ce que je méritais. Là encore, la direction ne faisait rien.

Après trois ans de calvaire, je me suit fait renvoyer parce que j'avais de mauvaises notes. J'étais fâché, mais ce renvoi avait un côté positif: j'ai découvert une autre école, que j'ai adorée, et j'ai finalement obtenu mon diplôme d'études secondaires.

Maintenant que je suis au cégep, les gens qui m'ont fait souffrir me considèrent encore comme un moins que rien. Mais j'ai décidé de tourner la page.

La morale dans cette histoire: les gens doivent se mobiliser afin d'éviter toute forme d'intimidation dans le milieu scolaire, qui doit avant tout être un milieu de plaisir et non de calvaire. Les directions doivent prendre les sanctions qui s'imposent. Et les parents doivent sensibiliser leur enfant aux impacts qu'a leur comportement sur leur victime le plus tôt possible.