Depuis plusieurs années, je bouge, je fais du sport, je garde la forme et je fais attention à mon alimentation. Je considère que j'ai une qualité de vie saine et, de ce fait, que je rends service à l'État parce que je ne lui coûte pas cher.

Depuis plusieurs années, je bouge, je fais du sport, je garde la forme et je fais attention à mon alimentation. Je considère que j'ai une qualité de vie saine et, de ce fait, que je rends service à l'État parce que je ne lui coûte pas cher.

Je paie mes impôts comme tout le monde et même si je n'en aurai aucunement besoin, je paierai également cette année le nouveau ticket modérateur de 25$ pour les soins de santé, 100$ l'année prochaine, 200$ dans deux ans et les années suivantes. Et ce, peu importe si je gagne 30 000$ ou 5 millions par année.

Pourtant, je suis très loin d'être de ceux qui engorgent les urgences pour un rhume, une toux ou une éraflure sur le bout d'un doigt. Il y a des personnes âgées qui en ont vraiment plus besoin que moi. Jusque-là, ça va.

Par contre, il y a aussi des gens non âgés, sédentaires qui ne font aucun sport, qui ne font pas attention à leur alimentation, qui passent leur temps devant la télévision, les jeux vidéo et qui, eux aussi, ont des problèmes de santé et coûtent une fortune à l'État. Je dois pourtant payer aussi pour ces gens-là.

Je me console en me disant que mon terrain de jeux n'est pas à l'urgence, mais plutôt dehors au grand air. Mais voilà que les droits d'accès quotidiens aux sites de la SÉPAQ augmentent de 57% en 2011, pour passer de 3,50$ à 5,50$, et atteindront 8,50$ en 2016.

Les personnes âgées vont-elles payer pour ces droits d'accès à la SÉPAQ? Non, ou du moins seul un petit nombre le fera, parce qu'en général, ces personnes n'ont pas la capacité physique ou la santé pour savourer notre belle province.

Les personnes non âgées, sédentaires, qui ne font pas attention à leur alimentation, vont-elles payer pour ces droits d'accès à la SÉPAQ? Bien sûr que non, elles sont sédentaires.

Alors, qui va payer? Moi, bien sûr, parce que je suis en santé, actif et sportif. Donc, le principe de l'utilisateur-payeur s'applique drôlement bien dans les sports et le plein air, mais aucunement dans le domaine de la santé. Pourtant, en prenant soin de moi, je rends service à l'État, je ne lui coûte presque rien, je n'engorge pas les urgences et je n'abuse pas du système. Je règle également le problème de la sédentarité québécoise à sa source et je n'essaie pas d'éteindre le feu de ses conséquences.

Pour me remercier de mes services, on me hausse l'accès à mes parcs, auxquels je contribue largement avec mes impôts. Il y a quelque chose qui cloche.

Pourquoi devrais-je payer pour le terrain de jeux des personnes qui abusent du système de santé alors que ces mêmes personnes ne paient pas pour le mien?

Si la hausse du prix de l'essence incite les gens à rester chez eux, dites-moi comment pouvez-vous supposer qu'en augmentant de 57% les frais d'accès à la SÉPAQ, vous allez augmenter l'accessibilité à nos parcs nationaux? J'ai dû en manquer un bout, c'est certain. Jusqu'à tout récemment, lorsqu'on veut attirer une clientèle dans un magasin, on fait des ventes alléchantes ou des promotions, on n'augmente surtout pas les prix.

Bravo et merci M. Bachand, vous faites preuve d'une gestion exemplaire. J'enfile mes vieilles espadrilles et je cours de ce pas visiter un de nos merveilleux parcs nationaux. Avec des espadrilles neuves, je subirais votre hausse de la TVQ.