Il y a des héroïnes dont on ne parle pas dans les journaux, à la télé ou à la radio. Ma petite-fille est une de ces héroïnes.

Il y a des héroïnes dont on ne parle pas dans les journaux, à la télé ou à la radio. Ma petite-fille est une de ces héroïnes.

Le 10 mars dernier, naissait, dans des conditions difficiles, une magnifique petite fille aux cheveux noirs prénommée Mathilde. Dans les jours qui ont suivi sa naissance, elle a livré un combat pour la vie hors du commun. Un combat qu'elle a malheureusement perdu. Son cerveau était trop endommagé. Mort cérébrale...

Mathilde était comme La Belle au bois dormant, mais aucun prince charmant n'allait venir la tirer de son sommeil. Ses parents ont dû choisir, le coeur lourd de la laisser partir pour un monde meilleur.

C'est ainsi que le 26 mars, 16 jours après la trop grande épreuve de sa naissance, 12 jours après avoir été «libérée» des appareils qui aidaient son petit corps à récupérer, Mathilde est décédée, à la maison, dans les bras de ses parents.

Comme ses parents avaient décidé de donner la chance à un autre enfant de rester auprès des siens, ils ont fait don de ses organes. Il y a fort à parier que l'enfant qui a reçu ce cadeau a un caractère combatif et une envie de vivre exceptionnelle.

À la fin du mois d'octobre, a eu lieu, à Sherbrooke, une cérémonie en l'honneur des donneurs. Mathilde a reçu une médaille d'ambassadrice de la santé et a vu son nom gravé sur le cénotaphe du Jardin des donneurs. Il y a des médailles qui ne témoignent pas toujours de l'exploit. Il y a celle qui témoigne de la grandeur d'âme et ici, je salue les parents de Mathilde pour cette décision qui a peut-être permis de sauver une vie et à la courageuse Mathilde de vivre à travers quelqu'un d'autre.

Je suis fière de toi, Mathilde!

Je suis fière de tes parents!

Je t'aime... mais j'ai tellement de chagrin.