Depuis longtemps, vous nous croyez malhonnêtes, incapables, destructeurs, impolis, maladroits, irresponsables. Comment osez-vous? Je suis un jeune étudiant de 18 ans, et chaque jour, j'entends au moins une personne se plaindre des «jeunes d'aujourd'hui».

Depuis longtemps, vous nous croyez malhonnêtes, incapables, destructeurs, impolis, maladroits, irresponsables. Comment osez-vous? Je suis un jeune étudiant de 18 ans, et chaque jour, j'entends au moins une personne se plaindre des «jeunes d'aujourd'hui».

«Les jeunes d'aujourd'hui ne font pas d'études sérieuses et ne se rendent pas très loin dans la vie.» Je réponds: nous sommes des milliers à travailler dur afin de payer nos études et vous, – pardonnez-moi cette remarque – vous êtes pour la plupart à la limite titulaire d'un diplôme d'études secondaires, alors que nous étudions au moins jusqu'à l'obtention de notre diplôme d'études collégiales.

«Les jeunes d'aujourd'hui ont des résultats médiocres aux tests scolaires.» Je réponds: nous affrontons avec peine et acharnement nos études afin de réussir nos tests alors que la réforme n'a pas de fin. Quant à notre âge, vous étudiiez les mathématiques de base, en ce moment, nous étudions nos mathématiques 436 ou 536 pour pouvoir aller plus loin dans la vie. Pendant que vous décidiez d'abandonner vos études pour rapporter de l'argent à la maison ou vous occuper de votre famille, nous, nous faisons les deux à la fois.

«Les jeunes d'aujourd'hui sont dangereux sur les routes et causent des accidents mortels...» Je réplique: nous sommes beaucoup plus sûrs de nous que vous l'êtes avec notre cours de conduite que vous n'avez pas passé pour la plupart.

Des dizaines d'autres exemples me viennent à l'esprit, mais je préfère laisser la colère s'estomper en moi. Je suis un jeune étudiant qui travaille fort pour prendre sa place dans la vie et qui ne vous demande qu'une chose: laissez-nous notre chance!

Oui, nous avons à travailler sur nous-mêmes, mais faites de même afin de nous montrer le bon exemple. Je travaille dans un dépanneur en tant que caissier et plusieurs d'entre vous ne montrez aucune reconnaissance pour mes services (pourtant satisfaisants). Certains me jettent les journaux sur le comptoir, craignant tout contact avec moi. D'autres me volent de l'essence puisqu'ils sont impatients alors que j'ai un gros «rush». Et croyez-moi, ce ne sont pas des jeunes, puisque j'ai pu visionner les caméras, et c'était vous!

Bref, n'ayez pas peur quand nous vous ouvrons une porte par politesse (une femme a déjà refusé de passer alors que je lui cédais le passage et a attendu que je passe avant d'entrer à son tour), ne refusez pas notre aide (je voulais indiquer l'endroit d'un produit à un homme qui m'a cru idiot de vouloir lui désigner l'endroit, se croyant parfaitement capable de se rendre lui-même). Et surtout, acceptez-nous comme nous sommes: des jeunes qui désirent se frayer une place parmi vous, tout en se sentant bien et heureux de savoir que nous sommes ici grâce à vous, et non par obligation de votre part.