REM de l’Est, pistes cyclables, stade de baseball… La Presse a profité d’une rencontre avec le candidat à la mairie et chef d’Ensemble Montréal, Denis Coderre, pour lui poser vos questions récoltées lors d’un appel à tous.

Habiteriez-vous une maison ou un condo avec vue sur le REM à moins de 40 pi de vos fenêtres ?

Clotilde Seille

Denis Coderre : Si c’est un projet signature, oui. J’ai vécu 45 ans à Montréal-Nord et on a toujours été les parents pauvres de la mobilité. […] La différence entre le REM 1 et le REM 2, c’est qu’avec le REM 1, il y avait moins de densité. Là, on rentre carrément dedans. Mais je ne serai pas dans la salle d’attente pour dire une journée que je suis pour et l’autre, que je suis contre. Je vais m’assurer qu’on fasse partie des pleins partenaires.

En quoi réaménager des espaces de stationnement dans la rue de Bellechasse (à la place du REV Bellechasse) est-il en phase avec les enjeux environnementaux actuels que sont la lutte contre le réchauffement climatique et la réduction du parc automobile montréalais afin de favoriser une mobilité plus durable et active ?

Mélanie Morin, La Petite-Patrie

D. C. : Dans un premier temps, je suis pour l’électrification des transports, et on a un plan d’action pour combattre l’auto solo. Mais il va toujours y avoir des voitures. Il y a une question de sécurité, il y a une question des commerçants et il y a une question de réalité sur le terrain. […] Je me dis : qu’est-ce qu’on fait pour les personnes âgées ? Qu’est-ce qu’on fait pour les piétons ? Il y a un problème de sécurité. Il y a juste un parti antivoiture à Montréal et c’est Projet Montréal. On est tous provélos.

M. Coderre, êtes-vous prêt à vous engager publiquement à ne pas utiliser l’argent des contribuables montréalais pour financer votre rêve d’un nouveau stade des Expos de Montréal ?

Carlo Tarin

D. C. : Il n’a jamais été question de mettre de l’argent [public] dans le stade, même les investisseurs l’ont dit. Mes priorités, c’est la sécurité, c’est le fait que cette ville a besoin de propreté et qu’elle a besoin qu’on s’occupe des gens. Il y a trop de laissés-pour-compte. La balle est à Québec, alors on va laisser le lanceur de relève, M. François Legault, s’occuper du dossier.

Si vous perdez vos élections, demeurerez-vous en poste dans l’opposition pour les quatre prochaines années ou partirez-vous comme vous l’avez déjà fait ?

Maryse Legault

D. C. : J’ai dit que j’ai le goût de rester. Je ne suis pas malade [comme en 2017].

Promettez-vous d’être chef de l’opposition officielle pendant quatre ans en cas de défaite ? Une question à répondre par un simple OUI ou NON.

Laurence Hamelin

D. C. : Je suis là pour gagner. Honnêtement, je ne suis même pas dans le mood de perdre.

Je demeure à Montréal-Nord et ma plus grande insécurité est reliée à la sécurité routière, et non aux armes à feu. C’est lorsque je me déplace à vélo ou à pied que je me sens en danger. On a abaissé les vitesses permises, mais rien n’a changé. Que proposez-vous pour faire réellement respecter les limites de vitesse dans nos rues résidentielles ?

Yvan Lajoie

D. C. : Il va y avoir des fonds dédiés pour les mesures de sécurité et d’apaisement. Mais on a aussi besoin d’avoir des changements de mentalité pour les cyclistes. J’ai beaucoup, beaucoup de plaintes. Je veux qu’on ait une stratégie. La vision zéro qu’on avait mise en place en 2016 et qui a été reprise, c’est zéro accident, zéro mort. En ce sens, il faut toujours protéger les plus vulnérables. Ça veut aussi dire avoir une meilleure stratégie des camions. Je pense que c’est important d’avoir une stratégie de livraison. On l’a fait avec notre propre matériel roulant. C’est de travailler avec les camions pour avoir une caméra 360 degrés. Je veux avoir un sommet du camion dans les 100 premiers jours. Les piétons ont peur, les aînés ont peur.

La masse salariale de la Ville de Montréal a explosé ces dernières années. Comment comptez-vous réduire cette dépense qui me semble incontrôlée ?

Aimay Dépelteau

D. C. : On est rendu à 1,9 milliard de dollars dans le budget, je pense, et c’est sans compter les avantages sociaux. On a vu dans les journaux que plusieurs personnes gagnent 100 000 $ et plus. Sur le plan des policiers, par exemple, il y a beaucoup d’heures supplémentaires. On avait mis en place un programme quinquennal pour la main-d’œuvre à l’époque. On avait réduit le nombre d’employés d’environ 1500. Là, on l’a augmenté de 1344. Je n’ai pas l’intention de faire des mises à pied, mais on va resserrer les dépenses. Il va y avoir, dans les trois premiers mois, un audit. Je vais demander à la vérificatrice générale de faire un portrait des finances réelles. Je veux m’assurer qu’on fasse les choses autrement et qu’on puisse regrouper certains services.

Quelle est votre meilleure idée pour un projet « unique et spectaculaire » qui mettrait Montréal encore plus sur la carte touristique ?

Jacques Haket

D. C. : On veut d’abord ramener le niveau d’attractivité et le sens de la métropole. Je suis aussi très motivé par la relance de l’est de Montréal et la Silicon Valley verte. Un moment donné, il faut arrêter de réinventer le bouton à quatre trous. On avait déjà mis en place un processus de phytosynthèse pour la décontamination. Nous, quand on va avoir des programmes, on va dépenser l’argent. On ne va pas se targuer d’avoir 100 millions et d’en dépenser juste 8. La Silicon Valley verte, ça me travaille.

Propos recueillis par Philippe Mercure

Note : Les questions et réponses ont été légèrement éditées pour en faciliter la lecture.