Comme chaque année, la deuxième moitié d'octobre est marquée par la semaine de la PME organisée par la Banque de développement du Canada (BDC).

Cette semaine ne fait pas exception : d'un océan à l'autre, plus de 200 conférences, séminaires et autres événements traiteront des différents aspects de la vie de la petite et moyenne entreprise : ses hésitations à exporter ou investir, les défis de la productivité, la fiscalité, la réglementation, etc.

La PME reste un creuset de l'activité économique. Elle représente 99,7 % (97,9 % si on considère seulement celle de moins de 100 employés) des quelque 1,12 million d'entreprises canadiennes, à la fin du deuxième trimestre, selon les données les plus récentes de Statistique Canada.

Leur nombre progresse toutefois assez lentement. Au deuxième trimestre, leur rythme de croissance nette (le solde des nouvelles et des disparues) a été de 1 % seulement, après un premier trimestre encore plus anémique de 0,9 %. Ce rythme est deux fois plus lent que celui observé aux États-Unis. Si les raisons de cette lenteur restent mystérieuses, là réside pourtant l'explication principale du manque de tonus de l'économie canadienne.

L'accélération tant souhaitée du taux de création nette d'entreprises pourrait bien toutefois se concrétiser prochainement. Le niveau de confiance des chefs de PME est reparti à la hausse au printemps, selon le baromètre des affaires de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante. Si l'indice pancanadien se situe à 59, soit en deçà de sa moyenne du présent cycle, celui du Québec est désormais le plus élevé au pays, à hauteur de 67,1.

Souhaitons que ce regain d'optimisme en incite plus d'un à se lancer en affaires.

On entend souvent des gens d'influence qualifier l'économie du Québec comme étant celle d'un tissu de PME, par opposition, sous-entend-on, à celle de l'Ontario faite de filiales de transnationales ou de l'Alberta représentée par les géants du pétrole et du gaz naturel.

Il s'agit d'une idée reçue qui mérite des nuances importantes. 

La PME est la principale source d'emplois privés dans toutes les provinces canadiennes, sans exception.

Son poids dans l'économie canadienne est cependant bien plus faible puisqu'il représente un peu moins du tiers du produit intérieur brut. La principale raison avancée pour expliquer ce faible poids dans la production serait ses hésitations à se lancer sur les marchés extérieurs : à peine 11,5 % des petites entreprises exportent. La proportion grimpe à 28 % pour la moyenne entreprise toutefois, ce qui se rapproche du poids relatif de 30 % environ des expéditions à l'étranger dans l'ensemble de l'activité économique canadienne.

Cela dit, c'est à l'Île-du-Prince-Édouard et en Alberta que se retrouvent les plus fortes concentrations de PME, avec une cinquantaine par millier d'habitants. À l'opposé, c'est au Québec et en Ontario qu'on en trouve le moins avec en moyenne 34,7 et 36,3 par millier d'habitants de 15 ans et plus, respectivement.

Au total, cela donne environ 239 000 PME au Québec et 415 500, en Ontario.

Cela s'explique peut-être par le poids du secteur manufacturier dans les provinces centrales. La PME s'épanouit moins dans la fabrication et les ressources, deux segments de production qui exigent un apport substantiel en capital. En revanche, elle est presque omniprésente dans l'agriculture, très répandue dans la construction et les services professionnels.

Les hommes sont beaucoup plus présents que les femmes à la direction d'une petite entreprise : près des deux tiers des PME sont détenues par un homme alors que 15,7 % d'entre elles le sont par une femme (20 % des PME sont détenues à parts égales par des hommes et des femmes).

On peut déplorer cet écart immense ou l'associer au plafond de verre qui freine l'ascension des femmes au sommet des entreprises de plus grande taille.

Force est toutefois de constater deux éléments : le nombre de femmes chefs de PME est en hausse et, surtout, les femmes sont surreprésentées dans le secteur public, ce qui en laisse moins pour prendre la tête d'une entreprise.

INFOGRAPHIE LA PRESSE