La suprématie du Canada au carré d'as du tournoi de Wimbledon confirme la pertinence d'investir dans le sport d'élite. Après une décennie d'efforts, c'est une récolte qui est prometteuse pour Tennis Canada et qui dépasse largement la seule fierté ressentie devant les ambassadeurs d'un pays.

Eugenie Bouchard n'a pas gagné la finale. Elle a même été déclassée par son adversaire, Petra Kvitová. Mais ses admirateurs ont raison de s'enorgueillir. Elle a accompli ce qu'aucune Canadienne n'avait réussi auparavant: accéder à la finale d'un tournoi du Grand Chelem.

Son compatriote Milos Raonic s'est rendu en demi-finale avant de s'incliner contre Roger Federer tandis que Vasek Pospisil a remporté les grands honneurs en double.

Dans leurs sillages, de jeunes raquettes sont également promises à un bel avenir.

Au-delà de l'accomplissement personnel des athlètes, c'est une réussite collective pour Tennis Canada. Les succès d'aujourd'hui sont la consécration d'une orientation mise en place il y a une décennie.

Dans un pays où le hockey est roi, des visionnaires ont non seulement fait le pari d'intéresser les jeunes au tennis, mais également d'en faire des champions. Jouer n'était plus suffisant. La nouvelle philosophie était de gagner.

Des investissements majeurs - dont 12,9 millions en fonds publics - ont permis la construction du Centre national d'entraînement de Montréal et de ses terrains en terre battue. Les meilleurs espoirs y sont formés.

Ce n'est pas fini. Le tennis connaîtra désormais un nouvel essor, comme chaque fois qu'un Canadien se hisse au sommet des champions, quel que soit le sport.

Raquette à la main, tous les enfants ne deviendront pas des joueurs d'exception. Mais la pépinière de talents promet de s'agrandir. Pour lui donner toutes les chances, il faut multiplier les programmes d'initiation et bonifier l'aide financière pour les futurs athlètes.

Les parents d'Eugenie Bouchard, qui lui ont payé une formation dans l'une des écoles les plus réputées de Floride, pourraient témoigner des sacrifices financiers nécessaires. Le tennis n'est pas accessible à toutes les bourses. Malheureusement, c'est trop souvent le lot des sports d'élite.

Au-delà des ressources financières, il faut reconnaître que tous les jeunes n'auront pas le talent, la détermination et l'acharnement nécessaires pour se rendre au sommet.

Il reste que les Bouchard, Raonic et Pospisil sont devenus des modèles qui font rêver les jeunes. Et on le sait, les rêves poussent au dépassement de soi.

En suivant la trace de ces ambassadeurs, les jeunes apprendront à aimer un sport, en apprécieront les bienfaits et découvriront les plaisirs de l'effort. Des valeurs qui les suivront leur vie durant.

Dans une société que l'on qualifie souvent de sédentaire, voilà un bienfait insoupçonné de l'orientation mise en place par Tennis Canada.