Un peu comme pour Elvis, les partisans des Expos n'arrêtent pas de pleurer leur disparition. Ils fêtent des anniversaires, et il se trouve que 2014 coïncide avec le 10e du départ de l'équipe pour Washington et le 20e de la meilleure équipe de l'histoire du baseball à Montréal.

C'est celle que j'ai connue pendant un bref stage de chroniqueur de baseball. Les Expos menaient la Ligue nationale, mais une grève les a peut-être (probablement) privés de la Série mondiale, ce qui aurait tout changé.

Les Expos sont vraiment morts cette année-là, et non pas 10 ans plus tard.

Mais bon, nous n'avons pas peur de la redondance et nous fêterons encore les Expos et leur surnom ridicule cette semaine, nous honorerons encore une fois Gary Carter, l'Expo le plus aimé, avec sa veuve et sa fille... Carter a déjà une rue et un terrain à son nom dans le nord de la ville. Sa veuve est une habituée de nos cérémonies, mais on va recommencer à honorer Gary, et il y aura des coeurs gros dans l'assistance.

Comme pour Elvis.

Je vais probablement me laisser embarquer comme une veuve, encore une fois. Il y a des noms oubliés de l'équipe de 1994, celle que nous fêterons cette semaine, qui me rappellent de beaux souvenirs. Darrin Fletcher, Ken Hill, Wilfredo Cordero...

C'était l'époque où les journalistes voyageaient avec l'équipe et les baseballeurs voyageaient en grand luxe. Beaucoup plus que les hockeyeurs. Une balade avec les Expos en Californie - San Diego, Los Angeles puis San Francisco - n'était pas vraiment du travail.

Au baseball, il y a beaucoup de temps pour bavarder, et les baseballeurs, ceux des Expos du moins, étaient gentils. Nous avions une équipe multiculturelle, avec de nombreux Dominicains.

Felipe et Moises Alou, Pedro Martinez, Larry Walker et autres héros montréalais nous visiteront pour cette fête du baseball créée par evenko. Quelque 80 000 billets auraient été vendus pour les deux matchs entre les Mets de New York et les Blue Jays de Toronto disputés vendredi soir et samedi après-midi. Nous aurions préféré les Yankees de New York et les Red Sox de Boston, mais Montréal n'a plus grand-chose à dire dans le monde du baseball.

Le New York Times parlait justement de nous et de notre fête de baseball il y a quelques jours: «Le retour du baseball majeur à Montréal est improbable. Le baseball majeur n'a pas d'intérêt dans une expansion, et encore moins au Canada.»

C'était pas gentil, mais la vérité n'est pas toujours gentille.

Warren Cromartie y sera aussi, avec son projet Baseball Montréal, qui fait jaser. Le bon Warren, qui a déjà joué au Japon, nous dit maintenant qu'il tente de convaincre des hommes d'affaires japonais d'investir dans ses plans. Il faudrait d'abord un stade, puis un club, quelque chose comme un milliard ou deux.

Vous voyez la scène... Les Québécois deviendraient amoureux du Japon.

Brave Warren.

Une tentative dans la Ligue Can-Am

Enfin, toujours pour l'amour du baseball, un monsieur David Genest se présente comme directeur général des Princes de Montréal, un club qui tente de naître dans la Ligue Can-Am, celle qui compte les équipes de Québec et de Trois-Rivières.

Pas facile d'en savoir plus. Les Princes vendent déjà des t-shirts, des casquettes et des abonnements, mais on ne voit toujours pas de stade, de partenaires ou de commanditaires sur leur site.

Si j'ai bien compris, c'est à vous qu'on demande de l'aide.

Ça serait bien, tout de même.

Le jeune

J'étais un fan d'Alex Galchenyuk dès son arrivée à Montréal. Enfin un beau joueur de hockey. Vitesse, puissance, habiletés, bonne vision du jeu...

Lorsque j'étais jeune, nous en avions plusieurs comme lui et puis, tout à coup, il n'y en avait plus. Et ça durait...

Galchenyuk connaît des passages à vide, et c'est normal pour un jeune, même si ses passages à vide sont un peu longs et fréquents.

Je ne perds pas espoir, mais il y a une chose qui me chicote chez lui: je l'ai entendu quelques fois, en entrevue, nous dire qu'il était encore jeune...

Il me semble que ce n'est pas la bonne attitude à avoir. J'ai toujours été surpris par les jeunes qui s'excusent en parlant de leur âge. Je me méfie aussi.

Un vrai winner ne pense pas de cette manière. Un vrai winner serre les dents et évite les excuses faciles.

Rappelez-vous Guy Lafleur, celui pour qui l'expression «attaquant de puissance» a été inventée, qui boudait parce que Scotty Bowman ne l'utilisait pas beaucoup à ses débuts. Il avait 19 ans, mais il n'aurait jamais dit que tout était normal, parce qu'il était jeune.

Guy Lafleur était fâché. Il pensait que si on lui donnait la chance, il montrerait à Bowman et aux autres que l'âge n'a rien à voir là-dedans. Ce qu'il a fait.

Il faut croire que Galchenyuk a un autre type de tempérament.