Montréal a depuis neuf mois son musée Grévin, une succursale de celui de Paris, et si vous voulez mon avis, ce n'est pas un des fleurons du génie français comme ils aiment le faire croire.

Nous étions une foule, hier, pour l'inauguration de la statue de cire de Chantal Petitclerc, l'une de nos grandes athlètes paralympiques, une femme toujours radieuse dont le sourire éclaire la pièce dès qu'elle apparaît.

Le musée lui avait préparé une surprise; elle n'avait encore jamais vu le produit fini. La pauvre ne savait pas si elle devait éclater de rire ou pousser un cri d'horreur... «Je me sens mal... C'est vraiment bizarre», a-t-elle dit.

Je la comprenais parce qu'à quelques pieds de moi, Terry Fox me terrorisait de son regard d'outre-tombe. J'avais beau me déplacer, ses yeux me suivaient.

Mais Chantal s'est vite ressaisie. «C'est quand même flatteur. Quand le musée m'a contactée, j'ai accepté tout de suite, je me sentais honorée.

«Il faut une bonne demi-journée pour mesurer et mouler les mains, le visage... Ils moulent tout. J'avais vu la statue sur photo, mais là, devant moi, c'est un peu troublant. On ne se voit jamais comme ça. Ça impressionne... Finalement, c'est réussi», a-t-elle ajouté.

Et si l'on compare à vos dix médailles olympiques?

«Les médailles, c'est pour une performance. On a tout donné, on a gagné et on est content. Mais aujourd'hui, c'est la population dans laquelle je vis qui a décidé de garder un souvenir de moi. Ça fait vraiment plaisir.»

Chantal Petitclerc, une «maman à plein temps», est maintenant la chef de mission de l'équipe canadienne qui se prépare en vue des Jeux du Commonwealth.

Autour d'elle, il y avait Guy Lafleur, Jean Béliveau, Wayne Gretzky, Mario Lemieux et quelques autres. Tous en cire.

Quant à Maurice Richard, on le trouve au vieux Musée de cire près de l'oratoire Saint-Joseph, qui n'a rien à voir avec le Grévin. Bref, nous avons la chance d'avoir en nos murs une compétition de statues de cire.

Dans la pièce suivante, côte à côte, se trouvaient Jean Drapeau, René Lévesque et Pierre-Elliot Trudeau. Ça m'a rappelé ma jeunesse alors que nos politiciens étaient des hommes d'État et non pas des vendeurs de... Bon, vous voyez ce que je veux dire.

En cherchant la sortie, je me suis retrouvé dans le salon show-business et j'avoue que je n'avais pas envie de voir Justin Bieber, même en cire. Ni le docteur House, ni Céline et René...

J'ai demandé la direction vers la sortie à une des hôtesses, mais c'était une fausse hôtesse, en cire, avec l'uniforme maison et un téléphone à l'oreille. On se sent un peu con, puis on se dit qu'on n'est sûrement pas le premier à se faire avoir.

Je suis revenu sur mes pas et, comme la foule s'était dispersée, j'en ai profité pour revoir la statue de Chantal.

- Alors, comment se sent-on?

- Je suis un peu nerveuse. Je suis la nouvelle ici et je ne connais personne. Est-ce que les autres vont m'accepter? Est-ce qu'il y a de l'intimidation, la nuit, dans les musées de cire?

- Ne vous en faites pas, madame Petitclerc. Il paraît qu'il y a un bar ouvert pour les statues lorsque tout le monde est parti. On raconte aussi que la reine Élisabeth, tout près de vous, est un véritable boute-en-train. Et puis il y a des jeux. Une bonne partie de poker avec Robert De Niro, Indiana Jones et Charles de Gaulle, ça vous dirait?

Et fait, je ne voudrais pas être gardien de nuit au musée Grévin. Trop d'yeux qui vous suivent du regard...

Question

Un lecteur (et vieux copain) me demande de lui expliquer pourquoi les hockeyeurs de LNH étaient tellement ébranlés par le malaise de Rich Peverley alors que lorsqu'ils passent le K.-O. à un adversaire en lui écrasant le visage d'un coup de coude, ils disent que ça fait partie de la game? Ils n'en sont pas à un premier non-sens, mon ami...