Si jamais Hollywood veut tourner un film sur les bûcherons de compétition, je leur propose Marcel Dupuis dans le rôle principal. Une tête de superhéros, des épaules de taureau, membre de l'équipe canadienne de bûcherons.

Et puis, Marcel vous parle avec un superbe accent acadien, mon préféré de toute la francophonie.

«Je suis de Memramcook, près de Moncton. Je suis pompier à Moncton.»

Marcel maniait la hache et la scie mécanique, hier, sur l'esplanade du Stade olympique, dans le cadre de la deuxième présentation du Barbegazi, le rendez-vous annuel d'une certaine jeunesse de sports extrêmes, de DJ et de musique forte. Une jolie fête qui vient égayer ce coin de la ville un peu triste en février.

«Regarde ce qu'il fait avec la scie mécanique, c'est dangereux.»

Marcel me montre la veste que les bûcherons portent et qui les protège de la scie infernale. Il me montre aussi les jambières, qui sont carrément des cottes de maille, pour les épreuves de hache.

Pendant que nous bavardons, Marcel dédicace des rondelles de bûches qu'il vient de scier. Il a ses fans. Son sport est de plus en plus populaire, et Marcel a des commanditaires, dont Stihl, le grand fabricant de scies mécaniques.

Mon épreuve préférée est celle où l'on vous remet une hache, une bûche, trois allumettes de bois et un gobelet de métal rempli d'eau. Le premier qui fait bouillir l'eau gagne.

«Cette épreuve-là, on la fait dans les petites compétitions. Ce n'est pas ma préférée. En fait, je n'aime pas ça. Je préfère la hache et la scie.

«Je suis allé en Allemagne avec l'équipe canadienne l'an dernier pour le championnat du monde. Nous avons terminé au quatrième rang.»

Il y avait aussi, au Barbegazi - c'est le nom d'un monstre de légende -, ce qu'ils appellent du «freestyle motoneige», où les motoneiges font des sauts. Elles volent au-dessus de nous.

Le Québec a certains des meilleurs au monde dans ce domaine, comme Pier-Luc Trépanier.

C'est très spectaculaire, mais je ne vous le recommande pas.

Il y avait aussi quatre des «meilleurs restaurants ambulants» de Montréal. C'était bien, parce qu'ils ne viennent jamais dans l'est de la ville, sauf pour des événements spéciaux. Ils se concentrent dans le centre-ville, comme si nous n'étions pas assez importants.

Parmi les camions-restaurants, il y avait le Saigon, qui semblait un peu perdu dans la poudrerie d'hier. Un autre était spécialiste du porc effiloché, la grande mode du jour. Le camion du Pied de cochon, le camion-vedette, offrait des beignes cochons à 7$.

Je n'ai pas osé...

La tente Rogers offrait du vin chaud à ses jeunes clients, et les organisateurs de l'événement étaient fiers de nous présenter le barbier de Barbegazi, qui vous taillait le poil sur place, une première.

Le barbier en question s'appelait Mohawk.

Une belle journée pour toute la famille, une bien belle ambiance, où l'on se parle sans se connaître. Je vous recommande la version estivale, qui a lieu au même endroit.

Ça va vite...

Enfin, du vrai hockey sur glace... Vous remarquerez comme les joueurs et la rondelle circulent beaucoup plus vite qu'à Edmonton ou à Columbus. Il n'y a que du talent, que de vrais joueurs, dans le tournoi olympique.

Et la compétition est déjà plus serrée que prévu.

Les braves Finlandais ont offert une résistance admirable hier contre le Canada. Les hockeyeurs de l'Ouest canadien diraient qu'ils ont fait un cercle avec leurs chariots et se sont défendus de tous bords tous côtés.

Notons aussi la citation du hockeyeur Patrice Lemieux (qui n'est pas un hockeyeur, mais l'humoriste Daniel Savoie): «C'est sûr que tu te sens honorifié quand tu représentes ta premier nation.»

Bien dit, Patrice.

Go, Dominique, go!

Enfin, j'ai bondi quand Dominique Maltais a plané pour une médaille d'argent bien méritée en snowboard cross. C'est toujours beau de voir un athlète revenir après une suite de déceptions et de blessures. Ça demande beaucoup de motivation, de patience, et ça implique pas mal de souffrance.

Et puis ils ont interviewé son copain, et j'étais un peu jaloux.