C'était l'heure du midi, les employés des bureaux du Complexe Desjardins et les consommateurs habituels se sont rassemblés autour d'une arène de boxe pour voir l'un des athlètes les plus populaires de la ville, Lucian Bute, à l'entraînement. Ainsi était lancée la semaine de promotion d'un combat qui devrait faire vibrer la province entière.

Mais buzz y a-t-il? Pas tellement, à mon avis. On dirait que la période des Fêtes a ralenti les ardeurs des fans de sport et que ce combat qui intéresse le Québec et quelques Roumains n'a pas encore pris la place qui lui était réservée chez nous.

Peu importe, selon Jean Bédard, patron d'InterBox et gérant de Bute. «Il y aura 20 000 spectateurs au Centre Bell, c'est certain. Le buzz va apparaître vraiment au cours des prochains jours.»

Un Centre Bell rempli pour un combat de boxe, ce n'est pas habituel. En fait, Dave Hilton et Stéphane Ouellet ont été les seuls et les derniers à réussir l'exploit.

Même son de cloche chez GYM. «Je ne suis pas inquiet et j'ai un bon indice. Quand Bute s'est blessé et que le combat a été reporté de mai 2013 à janvier 2014, très peu de détenteurs de billets ont demandé un remboursement. Ils ont préféré garder leur billet et attendre la prochaine date», a dit Bernard Barré.

On nous dit que les 20 000 places sont presque toutes vendues...

Bute a été accueilli par des centaines de personnes, hier, des gens qui se sont attardés autour de lui, sur trois étages. Ce midi, ce sera au tour de Jean Pascal. L'ambiance devrait être différente avec le boxeur flamboyant, qui s'est fait discret, sauf sur les réseaux sociaux, et qui nous revient de Californie.

Reste à savoir qui va gagner. Si Bute est le favori de la foule, Pascal est le favori des experts, dont les Américains, qui présentent le combat sur HBO.

J'ai fait un petit sondage maison hier, parmi le milieu habituel de la boxe et parmi les curieux et les fans, qui étaient nombreux. Résultat: je n'ai trouvé personne pour faire une prédiction, ce qui est exceptionnel.

Les réponses variaient entre de longues analyses, du genre: «Si Pascal fait ceci, il va gagner, mais si Bute réussit à..., il aura le dessus». Le plus souvent, j'entendais: «Tout peut arriver, un K.-O. rapide de Pascal, une décision pour Bute, un K.-O. surprise en fin de combat».

Et si vous me demandiez mon avis, je ne saurais pas quoi vous répondre.

Certains souhaitent un combat serré en espérant une revanche, comme s'ils ne voulaient pas qu'un des deux ex-champions soit forcé à la retraite, ce qui est très possible. Les deux hommes cherchent à relancer leur carrière, ils ne sont plus jeunes et une défaite cinglante serait déterminante.

On reprend la conversation ce midi et si vous passez dans le coin, l'ambiance vaut bien un arrêt.

Un buzz est en train de se créer.

Le syndrome Chez Parée

La blague dure depuis quelques décennies. Lorsqu'une équipe solide offrait une performance médiocre un samedi soir contre le Canadien, nous avions l'habitude de dire que les visiteurs avaient triché sur le couvre-feu de la veille dans la ville de la LNH où il y a le plus de tentations nocturnes.

C'était une blague, nous n'avions en général aucune preuve, mais nous y croyions toujours un peu.

Samedi dernier, à voir les Blackhawks de Chicago, les champions de la Coupe Stanley et l'équipe la plus excitante du circuit, j'ai pensé au fameux syndrome. Les Blackhawks blanchis pendant deux périodes et terminant la soirée avec un seul but contre le CH, les vedettes flamboyantes aussi discrètes... Tout ça est louche.

La victoire a fait du bien à Michel Therrien, qui a été quelque peu malmené ces derniers temps. On dit qu'il s'acharne sur P.K. Subban, il répond qu'il doit traiter tous ses joueurs de la même façon. Je demande ce qui se passe dans le cas de Rene Bourque, par exemple.

Celui-là mérite de réchauffer le banc pendant un mois, il fournit de bien petits efforts, il ne produit pas du tout malgré son talent et son gabarit et, pourtant, il s'en tire bien. Pas de reproches de la part de l'entraîneur.

Mais bon, il reste que le CH ne va pas mal du tout. Entre ce que nous voyons sur papier - zéro attaque, par exemple - et son étonnante place au classement, l'écart est grand. Il faut bien avouer que Therrien et ses adjoints font quelque chose de bien.

Enfin, ils peuvent remercier Andreï Markov, qui est bien plus performant et utile que le chouchou de la foule, Subban, mais comme il n'est pas spectaculaire...