Nous avons eu droit, il y a une quinzaine de jours, à la cérémonie du tirage au sort de la Coupe du monde de football en direct du Brésil. Histoire, musique, danse, légendes vivantes, suspense, le spectacle était presque aussi excitant que le tournoi de juin.

Cette Coupe du monde à la brésilienne m'emballe déjà, et je ne suis même pas un connaisseur. J'imagine les fanatiques partout sur la planète qui s'énervaient à chaque nouvelle boule sortie du paquet.

Pelé avait d'ailleurs refusé de participer au tirage, qui regroupait Zinédine Zidane et une brochette de légendes, de peur de choisir la mauvaise boule et de s'attirer la colère de tout le pays. On ne niaise pas avec le ballon rond, dans ce coin-là.

Nous avons maintenant six mois pour nous informer, lire les analyses et suranalyses, les talents littéraires de la planète qui sont toujours au rendez-vous, avec les artistes de toute la gamme qui voudront ajouter leur touche...

Dans une entrevue accordée au magazine français L'Express, Chico Buarque, chanteur, compositeur, dramaturge et écrivain, parlait de foot comme on aime en entendre parler.

Le secret des dribbleurs brésiliens?

«Le swing noir. Les plus grands dribbleurs étaient tous noirs, à quelques exceptions près. Leur souplesse des hanches et des pieds se rapproche de celle des danseurs de samba. Ils sont instinctifs: le dribble, c'est quand le corps a de la présence d'esprit. (...) À 6 ans, les gamins des favelas sont capables de gestes insensés. Mais la propension des Brésiliens au dribble est parfois excessive, elle peut les perdre. C'est notre culture du malandro. Le malandro, personnage très carioca, est un type louche et jouisseur. Sa démarche est souple, il danse et marche, simule et dissimule, à la frontière du bien et du mal, de la légalité et de l'illégalité. La pièce peut tomber du bon comme du mauvais côté. Le malandro est un débrouillard: un dribbleur social. Le dribble appartient à la culture brésilienne.»

Le Brésil sera-t-il prêt dans six mois pour accueillir la Coupe du monde?

«Il y aura toujours du bordel au Brésil. Mais nous serons prêts à la dernière minute et, en juin prochain, la fête sera au rendez-vous, croyez-moi.»

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Dans ce tirage au sort, la chance a favorisé les Bleus, qui se sont qualifiés de justesse pour la ronde finale.

Souvenez-vous, la dernière fois, en Afrique du Sud, les Bleus avaient été à l'image de la France actuelle. L'autorité bafouée par les enfants de l'immigration, un pays surpris et incrédule, l'extrême droite qui en profite.

Nous étions très loin de Zidane et de son équipe black-blanc-beur qui avait uni la France pendant un certain temps.

Qu'est-ce que ce sera cette fois?

Le même Express rapportait récemment que 54 000 demandes de visa ont été adressées en 2010 à l'ambassade canadienne par de jeunes Français. Ces jeunes ne vont pas en Saskatchewan, ils rêvent de chez nous.

La honte

La scène était pathétique... George Parros, sonné, qui s'efforçait de ne rien laisser paraître, alors que des milliers de spectateurs et téléspectateurs le voyaient tituber. Il n'y avait pourtant aucune raison de se battre, le match débutait à peine.

Sur le banc des pénalités, Parros disait à son adversaire que tout allait bien. Autrefois, on l'aurait laissé récupérer seul sur ce banc.

Peut-être un signe des temps, l'arbitre l'a forcé à retourner au vestiaire, d'où il n'est jamais revenu.

Nous devrions avoir honte de tolérer et d'encourager de tels agissements, de ne pas boycotter le hockey jusqu'à ce qu'il se nettoie. Il semble que nous ne soyons pas capables.

Mais bon, on l'a dit et redit, ces gestes barbares sont d'un autre temps. J'aime à penser qu'ils commencent à avoir un peu de gêne.

Quant à Parros, diplômé de Princeton en économie, une des écoles les plus prestigieuses des États-Unis, reviendra-t-il au jeu? Et s'il revient, il n'y a qu'un rôle pour lui. Une commotion cérébrale de plus serait peut-être de trop.

Il est difficile d'aider des gens qui ne veulent pas s'aider, surtout quand ils touchent le gros lot chaque année.

Parros lui-même banalisait l'agression de Thornton, des Bruins, sur Orpik, des Penguins, il y a moins d'une semaine.

En passant, ce match Canadien-Islanders de samedi était d'une médiocrité rarement atteinte, à mon avis. En termes de rapport qualité-prix, cette partie-là était une arnaque de haut niveau. La LNH n'a pas à se péter les bretelles.

On comprend mieux la défaite contre les Kings de Los Angeles la semaine dernière. Ce n'était pas un accident, une «mauvaise dans le système», comme ils disent.