Nos galas de boxe nous offrent rarement des cartes équilibrées, avec une série de combats préliminaires qui justifient les prix élevés des billets et de télé payante.

Au point où, au Centre Bell, les amateurs de boxe ont l'habitude d'arriver en fin de soirée pour les deux ou trois derniers combats. Cette fois, ils avaient tort.

Samedi, Yvon Michel et le groupe GYM nous ont offert une rare véritable soirée de boxe, où les clients en ont eu pour leur argent.

D'accord, les vedettes locales ont toutes remporté leur combat, mais pas au premier round, comme c'est souvent le cas.

Leurs adversaires leur en ont mis plein les bras.

La soirée a bien commencé avec le premier combat à Montréal du nouveau protégé de GYM, Artur Beterbiev, grande star internationale de la boxe amateur.

Je vous recommande de suivre l'ascension de cet athlète de la république du Daguestan, un boxeur de facture classique, un dur, un beau technicien, un monsieur qui ne monte pas dans un ring pour faire le pitre.

Les autres chouchous de la foule ont suivi, Kevin Bézier, Antonin Décarie, Eleider Alvarez, dans de furieux combats, serrés, de ceux qui font la joie d'un amateur de boxe.

Jean Pascal devait nous prouver qu'il avait conservé une sorte de forme, et sa prestation a été réussie. Devant Lucian Bute, assis près du ring, en plus.

Nous avons maintenant le droit de nous attendre à un grand rendez-vous en janvier.

Ce sera une affaire classique: un Pascal arrogant et provocateur contre un Bute sobre et modeste.

Un taureau contre un matador.

Mais la plus grande victoire de samedi est celle d'Adonis Stevenson, qui a prouvé à un Don King présent, entre autres, qu'il n'était pas seulement un cogneur. Le combat s'est étiré, et Stevenson n'a jamais faibli.

Il a maintenant droit à tous les égards de la part du monde de la boxe.

Enfin, un autre favori de la foule, David Lemieux, dont le combat a été présenté après la finale pour accommoder Michael Buffer et HBO, affrontait un boxeur d'expérience qui avait vu bien d'autres jeunes loups comme lui.

Lemieux a dû terminer le combat de huit rondes, ce qui lui fera du bien.

Il devait nous prouver qu'il pouvait faire plus de quatre rondes.

Réussi, encore là.

Bref, la boxe à Montréal, après un creux de vague, semble vouloir reprendre sa place de sport majeur. L'excellent spectacle de samedi dernier est un grand pas en avant.

Une ligue, enfin

Le Vert et Or de l'Université de Sherbrooke qui surprend les Carabins, et les Gaiters de Bishop's qui marquent 38 points dans un match serré contre le Rouge et Or de l'Université Laval.

Le football universitaire québécois sort gagnant de ce week-end, lui aussi. Il y a quelques années, il y avait une équipe, Laval. Puis deux, avec les Carabins.

Il y en a quatre en 2013. La suite sera très intéressante.

Le Grand Antonio

Son ami Deepak Massand, alias The Shiek, s'est souvenu des derniers jours d'Antonio: «Il n'avait ni famille ni religion, alors je ne savais pasquoi faire de lui à sa mort.»

Vous êtes peut-être passés à l'une des trois expositions consacrées au dixième anniversaire de la mort du Grand Antonio. Des affaires modestes, préparées par des gens sans grands moyens ni beaucoup de temps, mais avec une grande bonne volonté et beaucoup de coeur.

Si Antonio vivait, il serait très reconnaissant. Il serait ravi de voir qu'on se souvient de lui, l'homme sans famille, sans religion ni patrie.

La salade de fruits

Je connais des gens qui ont bien rigolé de l'analogie faite par Michel Therrien, notre entraîneur national, à propos d'une équipe de hockey qui doit ressembler à une salade de fruits.

En gros: il faut des cerises parce que nous aimons tous les cerises, mais il faut des ananas aussi, qui sont moins bons au goût.

Personnellement, je ne voudrais pas que Therrien cuisine chez moi, mais il fait bon voir notre entraîneur de si bonne humeur. Il fait même partie de ces personnes qui rient très fort de leurs propres blagues...

Espérons maintenant que Therrien sera d'humeur aussi joyeuse dans un mois.