Il y a de plus en plus de gens qui aiment moins le hockey qu'autrefois. Je fais partie du groupe.

Nous sommes moins envoûtés qu'autrefois par ces millionnaires qui pensent plus à leur prochain contrat qu'à leur équipe; nous n'avons pas digéré les deux lock-out ni les prix exorbitants de tout ce qui se rattache au CH et à la LNH; nous trouvons Gary Bettman antipathique; nous avons été écoeurés par le récent spectacle Toronto-Buffalo, une soirée rétro des années 70, comme l'a bien qualifiée mon collègue Philippe Cantin; nous sommes dégoûtés par toutes ces bagarres d'un autre temps qui sont tolérées et même encouragées... Ajoutez ce que vous désirez à la liste.

Nous regardons ailleurs, d'autres spectacles sportifs, comme la NFL ou le soccer de haut niveau. Il y a un grand choix.

Nous ne regardons jamais des matchs de la LNH si le CH ne joue pas, même pas la finale de la Coupe Stanley.

Mais, mardi, pour le match d'ouverture, je répondrai présent. Ce sera plus fort que moi. Ce CH est vraiment incrusté dans notre subconscient.

Mais je serai présent pour Galchenyuk-Eller-Gallagher, pour Tinordi, Bournival et les autres jeunes qui cognent à la porte. Même Louis Leblanc.

Pour P.K. aussi, le bulldozer qui sait jouer en plus. Pour Markov, qui pourrait avoir écrit le manuel du parfait défenseur, discret et efficace.

Je serai surtout présent pour mon Canadien préféré: Marc Bergevin. Il me semble que pour un chef comme lui, je passerais à travers la bande moi-même.

Je ne serai pas devant un écran, en bonne compagnie et devant une bonne table, pour le capitaine Brian Gionta qui ne sert plus à rien et qui représente une autre époque pas glorieuse du tout. Gionta a beau être un brave bonhomme, il n'est pas un vrai capitaine du Canadien.

Ni pour Carey Price, le cowboy pour qui je ne ressens aucune empathie. Je n'irai jamais faire son "épicerie". J'aurai confiance en lui seulement lorsqu'il aura prouvé quelque chose. Ce qu'il n'a pas encore réalisé. Et ne le comparez jamais à Patrick Roy, de grâce.

Le soir du match d'ouverture, je serai présent pour ce vieux logo que personne n'ose retoucher. Ça serait une insulte.

Il ne faudrait pas non plus que le CH ajoute du noir à son uniforme, comme la plupart des autres clubs, pour vendre plus de coupe-vents et de casquettes. Ça serait le comble.

Et le soir du match d'ouverture, je penserai à Savard-Lapointe-Robinson, à Lafleur et aux autres, les idoles de ma génération, en espérant découvrir des nouveaux qui joueraient un peu comme eux.

Je penserai à Scotty Bowman et Eddy Palchak, à la Coupe chaque année, aux défilés et à la fierté.

Pour le premier match de 2013, les adversaires seront les Maple Leafs de Toronto et les choses risquent de se gâter immédiatement. Je redoute une foire imbécile en ouverture de saison.

Si tel est le cas, j'aimerai le hockey de la LNH encore un peu moins dès mardi.