Les Jeux olympiques doivent-ils être modernes et très rentables ou bien doivent-ils demeurer une leçon d'histoire de l'humanité - de l'histoire gréco-romaine, du moins, la base de notre civilisation?

Doivent-ils être athlétisme ou balle molle? Sûrement un peu des deux, mais de voir le Comité international olympique (CIO) revenir sur sa décision et conserver la lutte olympique à son programme m'a fait applaudir.

Un sport dépassé, la lutte olympique? Demandez aux nombreux universitaires américains et aux encore plus nombreux athlètes des pays de l'Europe de l'Est, de l'Iran et de l'Inde, ou même à une génération de Québécois. Ils vous vanteront les vertus de ce sport robuste et tactique qui demande du courage et de l'intelligence. Un peu trop exigeant pour nos jeunes, peut-être... Pas pour l'intelligence, bien sûr, mais à cause du travail ardu, soutenu et de la douleur. (Bravo à nos nombreux jeunes footballeurs, en passant.)

À l'origine, le sport n'était-il pas une manière d'acquérir ces qualités sans s'entretuer?

Il y a certains sports, comme les sports militaires, qu'on peut éliminer s'il faut absolument faire de la place à de nouvelles activités. La balle molle de nos pères est un sport nouveau si on le compare à la lutte gréco-romaine.

Et si le roller-derby devenait mondial? Ou le football féminin en sous-vêtements, si populaire sur la côte ouest américaine?

La question demeure: les profits ou bien l'histoire? Allons-y pour un peu des deux, en exerçant un certain jugement.

Enfin, notons que le CIO, très attiré par l'argent de nos jours, a annulé sa décision devant un tollé mondial. Parfois, il est bon de contester, n'est-ce pas?

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Pendant ce temps, à Rosemont, un sport traditionnel de chez nous reprend du galon. L'arrondissement a inauguré, dimanche dernier, un espace destiné uniquement au hockey-balle, ou hockey-bottines, terme plus pittoresque que je préfère.

Nos espions nous rapportent qu'il y avait des hockeyeurs professionnels, des hockeyeuses des Stars, des élus, des Rosemontois et leurs enfants pour célébrer le grand jour.

Le terrain est situé au parc Beaubien, angle 6e Avenue et Saint-Zotique, où se trouvait à une époque le centre du monde pour nombre de ti-culs du quartier.

Des nouvelles de Québec

Si vous passez par Québec bientôt, vous verrez quatre tours géantes tout près du vieux Colisée. Il s'agit de la structure du nouvel amphithéâtre, qui sera grandiose. En visitant le chantier, on a hâte de voir le produit fini et, bien sûr, de voir une équipe professionnelle l'habiter.

Ça ne devrait pas tarder pour l'édifice. Quant au club de hockey, la route semble plus tordue. En attendant, notre CH bien-aimé se rendra dans le vieil aréna voisin pour y affronter les Hurricanes de la Caroline dans un match hors concours le 20 septembre.

Nos espions à Québec nous rappellent que la dernière fois où le CH a visité la ville de Régis Labeaume, il avait envoyé une équipe B, presque C.

Nos amis en avaient été offensés et ils le sont toujours. Ils n'ont pas tort. Le CH devrait déléguer son équipe B ou C à des matchs hors concours aux États-Unis ou dans le reste du Canada. Mais pour Québec? Un peu de respect pour ces gens qui sont également ses partisans.

Et puis, qui sait, le CH pourrait regretter un jour ce manque d'empathie pour nos voisins et concitoyens.

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Toujours à Québec, un jeune comédien et auteur, Lucien Ratio, prépare une pièce sur les radios-poubelles, phénomène particulier et tenace dans la Vieille Capitale.

Les nostalgiques des Nordiques, ceux qui bougonnent toujours et blâment tout l'univers, et surtout Montréal, devraient s'y retrouver. Ratio, imaginez donc, est originaire... de Montréal.

Dans une entrevue accordée au Devoir la semaine dernière, le jeune homme de 30 ans y parle d'une étude d'un phénomène à comprendre, sans le juger. Bonne idée, pourquoi à Québec et pas ailleurs? (Un peu au Saguenay-Lac-Saint-Jean aussi, pour être précis.)

Il y aura des émissions imaginaires, une oreille indiscrète sur ce qui se dirait en coulisse et pendant les publicités et - le procédé n'est pas nouveau - des segments composés des paroles exactes entendues sur les ondes.

Nous avions bien rigolé lors des soirées du Cabaret littéraire biodégradable, qui ne présentait que du mot-à-mot tiré des autobiographies de nos «vedettes» locales.

Ratio semble avoir des «personnalités» comme Denis Lévesque et le Doc Mailloux dans sa ligne de mire. Ces gens-là ont leurs admirateurs, que voulez-vous, et ils sont tout près de nous. J'en connais.

Mais il y a plusieurs autres communicateurs tout aussi surréalistes sans le vouloir, même dans les médias écrits.

Je crois que je vais devenir un fan de Lucien Ratio.