Daniel Brière sera joueur autonome dans quelques jours. Directeur général des Flyers de Philadelphie, Paul Holmgren a confirmé hier qu'il rachètera le contrat du centre québécois dès que les Bruins de Boston ou les Blackhawks de Chicago auront soulevé la Coupe Stanley.

Comme le lui permet une disposition spéciale de la convention collective signée au terme du lock-out qui a amputé la dernière saison de 34 matchs, Holmgren, comme tous ses homologues, peut racheter cet été deux contrats sans aucune pénalité.

S'il a déjà annoncé ses intentions à Brière, il semble acquis qu'il profitera du même privilège pour effacer la grossière erreur qu'il a commise, il y a 2 ans, en offrant au gardien Ilya Bryzgalov un contrat de 9 ans d'une valeur de 51 millions.

Les Flyers verseront trois millions à Brière qui devait en toucher trois l'an prochain et deux autres dans deux ans. Ils verseront 20,1 millions à Bryzgalov, soit 60 % des 33,5 millions que le gardien russe devait toucher jusqu'en 2020.

Avec ces deux rachats, les Flyers, dont la masse salariale actuelle défonce de près de 8 millions le plafond fixé par la LNH en vue de la prochaine saison (64,3 millions), retrancheront 12 166 667 $ à leur masse : les 6,5 millions par année associés au contrat de Brière et les 5 666 667 $ associés à celui de Bryzgalov.

Holmgren pourra donc verser sans problème les 21 millions consentis pour 4 ans au vétéran défenseur Mark Streit. Il pourra aussi partir à la quête d'un gardien, de défenseurs et d'attaquants susceptibles de renflouer une formation qui a grand besoin de l'être.

Selon des informations dignes de foi, les Flyers se tourneraient vers les Kings de Los Angeles pour régler l'épineux problème de gardien qui les mine depuis des années. Paul Holmgren et son bon ami Dean Lombardi négocieraient pour compléter une transaction qui enverrait Matt Read aux Kings et le jeune gardien québécois Jonathan Bernier aux Flyers.

Une histoire à suivre.

Rachats massifs

Brière et Bryzgalov ne seront pas les seuls joueurs à toucher d'importantes indemnités de départ au cours des prochains jours.

Chez le Canadien, Marc Bergevin a déjà indiqué qu'il profiterait de l'amnistie des rachats pour libérer sa masse salariale du contrat de Tomas Kaberle, après avoir fait de même avec celui de Scott Gomez au début de la saison écourtée.

Ailleurs dans la LNH, le Lightning de Tampa Bay devra se poser de sérieuses questions dans le dossier Vincent Lecavalier.

Lecavalier est le capitaine de cette formation. Il a offert une Coupe Stanley au Lightning Bay. Mais peut-il justifier les 10 millions qu'il touchera chaque année au cours des 3 prochaines saisons ? Peut-il justifier les 45 millions que le Lightning lui versera jusqu'à la fin de son contrat en 2020 ?

Ce n'est pas manquer de respect à l'endroit de Vincent Lecavalier que de répondre non à ces questions.

Et comme Steve Yzerman n'a que 2,5 millions de jeu sous le plafond en vue de la prochaine saison, il pourrait sérieusement être tenté de s'offrir une marge supplémentaire de 7 727 273 $ par an pour les 7 prochaines années, soit la moyenne annuelle du contrat du centre québécois. Par contre, il devra convaincre son propriétaire de verser 27 millions à Lecavalier, soit les deux tiers de ce qui lui est toujours dû.

Proprio du Lightning, Jeff Vinik a beau être riche. Très riche, même. Mais verser 27 millions en cadeau pour permettre à son joueur-vedette d'offrir ses services à toutes les autres équipes de la LNH quelques heures plus tard est bien plus facile à dire qu'à faire...

Comptoir des liquidations

Parce que toutes les équipes traînent de lourds contrats dont elles aimeraient bien se départir, le marché des joueurs autonomes pourrait finalement être beaucoup plus attrayant qu'on ne l'anticipait de prime abord.

Car si les Nathan Horton, David Clarkson, Bryan Bickell et autres candidats à la pleine autonomie seront loin de faire courir les équipes en quête de renfort le 5 juillet - nouvelle date d'ouverture du marché des joueurs autonomes -, le comptoir des liquidations pourrait regorger d'occasions intéressantes.

Lecavalier et Brière peuvent difficilement justifier des ponctions de 7,7 millions et 6,5 millions sur la masse salariale de leur club respectif. Mais à moitié prix, ils méritent de sérieuses considérations.

À bon prix, Brière et Lecavalier pourraient certainement aider le Canadien. Ou les Sénateurs d'Ottawa. De fait, ils aideraient la majorité des équipes de la LNH.

L'idée de voir Brière dans l'uniforme du Tricolore a été accueillie froidement par des centaines d'amateurs sur les médias sociaux, plus tôt cette semaine. Pas question d'ouvrir les portes du vestiaire à un gars qui a déjà tourné le dos au Canadien - le Gatinois a choisi les Flyers plutôt que le Tricolore lorsqu'il a signé son contrat de 52 millions pour 8 ans - et qui ne réglerait en rien le problème relié à la petite taille des attaquants du club de Michel Therrien.

Ces doléances sont compréhensibles.

Mais Brière donnerait au Canadien une attaque massive redoutable. Et si Montréal décidait de lui tourner le dos, Ottawa pourrait vite ouvrir les portes de la capitale à cet enfant de la région. Et venir hanter le Tricolore ensuite...

Quant à Lecavalier, depuis le temps que le Canadien tente de l'obtenir, l'occasion pourrait finalement se présenter. À bon prix en plus.

Mais bon ! Avant d'ouvrir les bras en signe d'approbation ou de brandir le poing pour s'opposer farouchement à cette possibilité, attendons de voir si le Lightning libérera son capitaine en rachetant son contrat.

Attendons de voir aussi les noms qui s'ajouteront à la liste des joueurs dont le contrat sera racheté au cours des prochains jours. Des joueurs qui pourraient offrir des solutions intéressantes à court terme. À Montréal ou ailleurs...