N'en déplaise au Canadien et aux Capitals dans l'Est, aux Canucks, Blues et Ducks dans l'Ouest, les deux finales d'association mettent en vedette les quatre meilleures équipes de la LNH.

Quatre clubs sans faille, bien dirigés, en santé et qui, en prime, sont les quatre derniers à avoir soulevé la coupe Stanley. Une caractéristique qui auréole le carré d'as pour la deuxième fois seulement de l'histoire de la LNH. La première depuis 1945 alors que le circuit ne comptait que six équipes.

Il est très difficile de clamer haut et fort quels clubs sortiront gagnants de ces belles finales avant la grande finale. Il est toutefois très facile de miser gros sans risque de se ruiner que les Bruins et les Penguins dans l'Est, tout comme les Hawks et les Kings dans l'Ouest, se livreront des duels épiques dans le cadre de séries qui pourraient se rendre à la limite.

Avantage Penguins

Une fois les surprises agréables ou non de la première ronde passées, la deuxième a permis de respecter la logique.

Si la logique tient le coup, les Penguins devraient éliminer les Bruins. Sidney Crosby joue du gros hockey. Et bien qu'il n'ait rien fait de spectaculaire selon les paramètres d'excellence qu'il a lui-même étirés depuis son entrée dans la LNH, Crosby domine les marqueurs avec sept buts depuis le début des séries. Il est aussi troisième au chapitre des points récoltés avec 15. Deux seulement de moins que David Krejci, des Bruins de Boston.

Krejci pilote le trio de choc des Bruins ce printemps, flanqué de Milan Lucic à gauche et de Nathan Horton à droite. Ce trio de Krejci revendique 13 des 38 buts marqués par Boston au cours des deux premières rondes. Il affiche surtout un différentiel de " 32.

Derrière Krejci, Patrice Bergeron - avec Brad Marchand et Jaromir Jagr - abat du gros boulot. Ce sont eux qui ont marqué les buts cruciaux en fin de rencontre qui ont transformé une élimination hâtive et catastrophique en première ronde contre Toronto en présence au sein du carré d'as.

De retour contre ses Penguins dans l'uniforme des Bruins après un duel dans celui des Flyers l'an dernier, Jaromir Jagr représente une carte cachée pour Claude Julien. Limité à quatre mentions d'aide depuis le début des séries, Jagr trouvera-t-il le moyen de transformer ses tirs - il en compte 36 jusqu'ici - en buts? Il le faudrait pour maximiser les chances de sa nouvelle équipe.

Il faudrait aussi, et peut-être plus encore, que le jeune Tyler Seguin sorte de sa torpeur. Bon! Torpeur est exagéré. Surtout qu'on a tendance à oublier que Seguin n'a que 21 ans. Mais avec un maigre but en 45 tirs, Seguin mine les chances de réussite des Bruins, qui devront compter sur une contribution optimale de tous leurs joueurs pour avoir une chance de faire contrepoids à la force de frappe des Penguins.

Car Crosby n'est pas seul dans son camp. Que non! Pascal Dupuis revendique autant de buts que son capitaine (7) et James Neal les talonne avec six. Derrière David Krejci, qui domine les marqueurs avec 17 points, Evgeni Malkin et Kristopher Letang avec 16 le talonnent.

Les Penguins dominent la bataille des unités spéciales: ils revendiquent 13 buts en attaques massives et 3 en désavantage numérique. Les Bruins en comptent sept et un.

Devant les filets? Les deux équipes ont accordé 28 buts depuis le début des séries. Marc-André Fleury est responsable de 14 de ces buts qu'il a accordés en 4 matchs seulement. Bien qu'il donne l'impression de parfois garder les filets au son, Tomas Vokoun présente une efficacité de 94,1% depuis qu'il est venu en relève à Fleury en première ronde contre les Islanders.

Tuukka Rask n'est pas loin derrière (92,8%), et on pourrait prétendre qu'il bénéficie d'une défensive plus étanche devant lui que Vokoun.

Mais s'il n'arrive pas à être aussi miraculeux que ne l'est Jonathan Quick avec les Kings de Los Angeles, les chances des Bruins de passer en grande finale seront minces.

Prédiction: Pittsburgh en six

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Tout dépendra de Quick

Si je déteste au plus haut point les débats aussi aléatoires qu'inutiles visant à déterminer qui est le meilleur attaquant, défenseur ou gardien de la ligue - parce que ces classements fluctuent au rythme des matchs et des saisons -, on doit se rendre à l'évidence. Pour le moment, Jonathan Quick est le meilleur gardien de la LNH. Et de loin. Sans lui, les Kings n'auraient pas gagné une première Coupe Stanley l'an dernier. Sans lui, les Kings seraient depuis longtemps éliminés.

Mais il est là. Et ses performances étincelantes font des Kings ce qu'ils sont: des prétendants logiques à un doublé. Un premier depuis celui réalisé par les Red Wings de Detroit en 1997 et 1998.

Comme Crosby avec ses Penguins, Quick n'est pas le seul responsable des succès de son équipe. Mais sans leur gardien et surtout ses performances, les Kings me semblent incapables de composer avec la force de frappe des Hawks.

Et comme Jonathan Toews et sa bande se sont fait une grosse frayeur en comblant un recul de 1-3 pour éliminer les Red Wings en prolongation lors du tout dernier match, je crois que les Hawks devraient gagner au moins un match de plus que leurs rivaux.

Si Quick joue comme il le fait depuis le début des séries, les Kings pousseront ce duel à la limite des sept matchs. L'avantage de la patinoire sourira alors aux Blackhawks. Si Quick n'a plus de miracles en réserve, les Kings auront la vie dure. Cela dit, il est difficile, non, très difficile, d'aller contre Jonathan Quick en ce moment.

Prédiction: Chicago en sept