Carey Price n'avait aucune marge de manoeuvre. Après une troisième période difficile, jeudi, il ne pouvait se permettre la moindre faiblesse. Il ne devait pas accorder le premier but. Encore moins un mauvais.

On a senti l'intensité de la pression qui pesait sur lui lorsque Rene Bourque a glissé maladroitement la rondelle vers son gardien. La rondelle aurait pu glisser sous la jambière droite de Price qui ne l'attendait pas vraiment. Elle aurait pu se faufiler entre son patin et le poteau.

Imaginez la catastrophe si cette toute première menace survenue un peu avant la mi-chemin du premier tiers avait propulsé les Sénateurs en avant.

La catastrophe a été évitée.

La pression a monté d'un cran en deuxième. Qui allait céder le premier ? Anderson, le roi du premier match qui s'était déjà dressé devant 14 tirs jusque-là ? Price ?

À la satisfaction générale, mais à la surprise générale, Anderson a flanché. Complètement. Il a offert un cadeau immense à Ryan White qui ne s'attendait jamais à ce que son travail de sape aux dépens d'Erik Karlsson soit couronné d'un but. D'un but aussi important. D'un but qui a été suivi d'un autre. Pas de White qui a disputé un fort match à sa façon, mais de ce diable de Gallagher qui a complété une belle pièce orchestrée par Galchenyuk.

Un tir de la pointe dévié par Milan Michalek, a rappelé à tout le monde que le match était loin d'être fini. À commencer par Price. Au lieu de s'effondrer après ce premier but comme il l'avait fait jeudi, Price s'est tenu debout. Et ce n'est pas le nombre d'arrêts qu'il a réalisés que je tiens à souligner. Mais le fait qu'ils aient été effectués sur des jeux importants, à des moments cruciaux.

Les Sénateurs ont été brouillon hier. Beaucoup trop pour mériter la victoire. Mais pendant une pénalité décernée à Brandon Prust, Price s'est dressé devant Daniel Alfredsson et Sergei Gonchar coup sur coup. Un peu avant, il avait tenu tête à Kyle Turris qui venait de hacher finement la défensive du Tricolore.

Price n'a pas effectué de miracles sur ces trois arrêts et quelques autres solides çà et là. Même que j'ai trouvé les partisans généreux de lui offrir une première étoile que Gallagher aurait davantage méritée à mes yeux.

Mais ces trois arrêts ont gardé les Sénateurs loin du Canadien. Ils ont fait toute la différence entre l'avance perdue de jeudi et le fait que la série soit égale ce matin.