À la veille des séries, notre chroniqueur a pris le pouls des fans du Canadien. Deuxième tableau de trois.

Susan Rasmussen a commencé sa carrière de hockeyeuse à 37 ans. Huit ans plus tard, elle se dit une passionnée, tendance obsédée.

«J'assistais à un match de mon fils et une des mères m'a dit qu'elle organisait une équipe et qu'elle cherchait des joueuses. J'ai dit oui. Je ne savais pas patiner. Je n'avais jamais manié une rondelle.

Nous étions toutes des mères. C'était difficile au début. Il m'a fallu six mois pour traverser la ligne rouge. J'étais défenseur et j'étais trop lente pour suivre le rythme. Mon fils avait 9 ans quand il a assisté à un de mes premiers matchs. Il a dit à ma mère qu'il était gêné... Aujourd'hui, il est remplaçant dans notre équipe. Mais il commence à être trop grand. Il fait peur à certaines femmes.

Il reste qu'apprendre à jouer au hockey a été une des meilleures décisions de ma vie. Commencer sur le tard est une belle leçon d'humilité, même si c'est très dur. Après mon premier match, j'étais vidée et j'ai juré à mon fils que je ne crierais plus jamais après lui à l'aréna. J'avais compris.

La santé et la forme physique sont des bonus, je me suis fait des amies formidables et j'ai vécu certains des meilleurs moments de ma vie au cours de ces huit années de hockey.»

Susan joue dans une ligue amicale en plus de faire partie d'une «équipe de tournoi», financée par Fauna, un refuge de chimpanzés à Carignan. (Oui, il y a un refuge de chimpanzés à Carignan, le seul au Québec, d'ailleurs.)

«Avec Fauna, nous sommes allées dans des tournois à Lake Placid et à Lewisville, dans l'État de New York, pour jouer contre des femmes de l'Ontario et des États-Unis. Nous avons fait de bons résultats.»

Susan a aussi deux filles qui évoluent aux niveaux bantam et midget. Elle est également entraîneuse adjointe «à temps partiel». Une famille de hockeyeurs et de hockeyeuses qui sont des partisans du Canadien, évidemment.

«Je regarde presque tous les matchs du Canadien. Je n'en raterai pas un en séries éliminatoires. J'adore ça, c'est ma façon de relaxer. Et j'essaie d'apprendre des trucs.»

Justement, Mme Rasmussen, quelles sont les chances du Canadien?

«Je crois qu'ils vont aller loin dans les séries, même s'ils ont connu une petite baisse d'énergie en fin de saison. C'est normal. Toutes les équipes passent par là. Mais l'énergie va revenir.

Mon joueur préféré est Lars Eller, parce qu'il est danois. Nous avons tous un t-shirt d'Eller dans la famille. J'aime aussi Brendan Gallagher pour son énergie. Et puis nous suivons la carrière de Torrey Mitchell, du Wild du Minnesota, parce qu'il est originaire de Greenfield Park, où nous habitons.

Il y a un joueur que j'admire et que je déteste en même temps: Brad Marchand, des Bruins de Boston. Il est très bon, mais il est salaud.

J'espère voir une finale entre le Canadien et les Blackhawks de Chicago. Ça serait l'idéal.»