Question: qu'est-ce qui est le plus important? Que la Ville de Montréal soit bien gérée ou que le CH soit bien dirigé?

J'en vois qui hésitent...

Marc Bergevin est certainement le gestionnaire le plus crédible et populaire au Québec à l'heure actuelle. Les médias le vantent à pleines pages, dans des reportages admiratifs et redondants. Bergevin a la ville à ses pieds, comme on dit.

Le monsieur le mérite. Il a redressé une situation catastrophique en tellement peu de temps qu'il doit en être un peu surpris lui-même. Tout ce qu'il touche se transforme en succès. Michael Ryder n'arrête pas de marquer des buts, le Canadien bat les Bruins un samedi soir pendant que tout le Québec regarde, le spectacle est de nouveau emballant. On pense aux séries et on a confiance.

La situation de Montréal est aussi désespérée que celle du CH l'an dernier.

Le DG du Canadien serait probablement élu à la mairie, et ça serait beau à voir. Un homme intègre, terre à terre, accessible, efficace et doté d'un solide sens de l'humour, ce qui n'est jamais de trop. Exactement ce dont nous avons besoin.

Je blague, mais juste un peu.

Et puis, ça ne risque pas d'arriver. Je vous connais, amis citoyens, vous allez élire un vieux politicien à grande gueule et à la probité douteuse.

Les guerriers

Gaëtan Hart nous dit que c'est la dernière fois qu'il monte dans un ring. À 59 ans, il a livré un combat amical à Deano Clavet à Gatineau, samedi soir, avant d'annoncer sa retraite. Tant mieux, mais je ne mettrais pas ma main au feu... Hart semblait tellement heureux dans l'arène.

Les boxeurs sont des êtres d'exception, m'a déjà expliqué un vieux routier des câbles. Ils ne sont pas comme nous et on ne doit pas essayer de les imiter. Comme exemple, le vieux sage a mentionné la pesée officielle, où l'athlète est complètement déshydraté; il reprend ensuite 15 lb en 24 heures. Ce n'est pas recommandé par les médecins.

Des hommes exceptionnels, donc, qui carburent à la douleur et à la souffrance. Et qui en redemandent dans leur vieillesse.

Dave Hilton a repris l'entraînement à 49 ans et espère remonter dans l'arène pour un vrai combat. Il affirme qu'il se sent comme à 25 ans, ce qui est scientifiquement impossible, hélas.

Stéphane Ouellette, 44 ans, n'est jamais loin d'un retour. Il en parle souvent et il en parlera encore.

Jean Pascal est actuellement entraîné par Roy Jones Jr, un grand boxeur qui a tellement étiré la sauce qu'il a fini par entacher sa renommée.

Arturo Gatti promettait d'arrêter la boxe avant d'entendre des cloches à longueur de journée. Il ne l'a pas fait, et ça s'est mal terminé. (Lucian Bute a fait la même promesse. Espérons pour lui qu'il tiendra parole.)

Manny Pacquio devrait accrocher les gants, mais il ne le fera pas. Les exemples sont très nombreux dans ce sport, qui est pourtant l'un des plus exigeants du monde.

Du fond du coeur

On s'est un peu moqué de Roberto Luongo lorsqu'il a déclaré qu'il aimerait déchirer son contrat de 12 ans évalué à 64 millions. Certains honnêtes travailleurs se sont sentis insultés. Il se fout de nous?

Je ne crois pas. Roberto Luongo est un grand athlète qui ne supporte pas de rester assis en touche à cause d'une feuille de papier trop lourde. Quand on est jeune et sportif, l'amour du jeu surpasse tout, y compris l'argent. Dans la jeune trentaine, Luongo voit ce qu'il aime par-dessus tout, le feu de l'action, lui échapper.

Je comprends son désarroi. Pensez à Gaëtan Hart, qui est remonté dans l'arène pour rien. Zéro salaire.

Encore là, la giclée d'adrénaline n'a pas de prix.

Visite culturelle

Si vous passez par Phoenix, en Arizona, il serait peut-être intéressant de vous arrêter au bar-restaurant Cooperstown, propriété d'Alice Cooper, l'ange noir du rock. Son associé est nul autre que le grand Randy Johnson, ancien des Expos, gagnant du trophée Cy-Young et surnommé The Big Unit.

Le restaurant a d'ailleurs une spécialité: un hot-dog de deux pieds surnommé... The Big Unit.