Puisque leurs favoris s'étaient évanouis offensivement après le forfait de Tomas Plekanec mercredi à Philadelphie, les partisans du Canadien avaient toutes les raisons du monde de craindre un match entier privé de son meilleur joueur de centre.

La solution facile aurait été de promouvoir Jeff Halpern au centre du troisième trio. De faire pivoter le quatrième par Gabriel Dumont, rappelé de Hamilton.

Michel Therrien a balayé ce scénario d'un revers de main.

Malgré une baisse évidente d'énergie d'Alex Galchenyuk, une anémie qui se reflétait par une série de 18 matchs sans marquer (4 aides), une disette qui laissait même entrevoir la possibilité d'un retrait préventif de la formation, Michel Therrien a fait confiance à son jeune premier choix qu'il a placé entre Travis Moen et Michael Ryder.

La première conséquence de cette décision a été négative. Victimes d'un surnombre des Jets, Galchenyuk, Ryder, Drewiske et Bouillon ont bousillé des couvertures défensives qui ont entraîné le premier but de la soirée.

Loin d'être le seul responsable, Galchenyuk n'a pas subi les foudres de son entraîneur. Bon! Il a peut-être eu droit à de gros yeux. Et il sera certainement soumis à une séance obligatoire de vidéo et de tableau. Mais Galchenyuk a maintenu sa place au sein de la formation. Et c'était bien tant mieux. Puisque c'est en forgeant qu'on devient forgeron, il faudra bien vivre avec quelques erreurs d'apprentissage si on veut que Galchenyuk devienne le joueur de centre vedette qu'on voit en lui.

En affichant une saine clémence à l'endroit de Galchenyuk au lieu de le confiner au banc, Therrien a ravivé la confiance du jeune joueur. Cette confiance s'est traduite par une feinte magistrale en fin de deuxième période; par un but au dernier tiers; par une performance solide qui lui a permis de racheter l'erreur sur le premier but en maximisant ses 10 minutes d'utilisation. Un premier but que Michael Ryder s'est lui aussi assuré de faire oublier en marquant deux fois.

Galchenyuk retournera sans doute à l'aile lorsque Plekanec reviendra au jeu. Mais en lui offrant cette mission hier, Therrien lui a offert un survoltage devenu nécessaire. Un survoltage plus efficace qu'un séjour sur la galerie de presse. Galchenyuk n'est pas seul à s'être démarqué en l'absence de Plekanec. Lars Eller a lui aussi relevé le défi avec brio. Il a peut-être même été supérieur à Galchenyuk. C'est là une fichue de bonne nouvelle. Car si une équipe n'a jamais trop de défenseurs, elle n'a jamais trop de joueurs de centre..