Le Canadien a mystifié les Bruins de Boston en début de match comme il avait mystifié les Penguins de Pittsburgh mardi. Au lieu de se contenter de frapper deux fois les poteaux, Michael Ryder a marqué.

P.K. Subban, le meilleur joueur du Tricolore encore hier, peut-être même le meilleur sur la patinoire tout court, a doublé cette avance avec un tir frappé de la pointe dont il a le secret. P.K. a été efficace en attaque, solide en défense, il a assumé pleinement son rôle de leader. Si j'étais à la place de Michel Therrien, je donnerais d'ailleurs à Subban le mandat de passer les deux minutes de l'avantage numérique sur la glace. Je sais que ce n'est pas facile. Que ça pourrait hypothéquer ses forces pour le reste du match. Mais tant que Raphael Diaz ne pourra assumer le rôle qu'il remplissait à merveille en début de saison à la pointe, l'attaque massive du Canadien serait beaucoup mieux servie par un Subban surutilisé que par Josh Gorges et Francis Bouillon.

Mais bon! Après le but de Subban, cette préoccupation était bien loin sur la liste des ennuis du Canadien. Car à ce moment, tout était beau. Trop! Le Canadien est le meilleur club de la ligue en ayant accordé seulement 14 buts en première période. En deuxième, il plonge au 26e rang. Méchant trou noir.

Avec les quatre buts accordés aux Bruins, le Canadien est rendu à 40 buts encaissés au deuxième vingt. C'est énorme. Les Stars de Dallas et les Sabres de Buffalo sont les pires du circuit avec 42. Entre eux et le Canadien, on retrouve les Penguins à 41. Pourquoi le Canadien a été ainsi poivré en deuxième?

Parce que d'instigateur, il est devenu encaisseur. Parce qu'Andrei Markov et son partenaire Alexei Emelin ont disputé un très mauvais match, leur pire de l'année. Parce que Carey Price, après une bonne première période, n'a pas été en mesure de sauver son club. Price n'est pas le seul responsable des déboires de l'équipe en deuxième période. Mais il n'a pas su s'imposer comme un gardien numéro un doit le fare lorsque ses coéquipiers lui offrent une avance de deux buts. Venu en relève en troisième, Peter Budaj a sauvé les meubles. Il a fait des arrêts qui, associés à la fougue de Brendan Gallagher et aux pénalités écopées par les Bruins, ont permis au Canadien de transformer un revers qui s'annonçait gênant en victoire en tirs de barrage. Des arrêts qui relanceront encore la traditionnelle controverse des gardiens.