Avec Brandon Prust assis sur la galerie de presse plutôt qu'au banc des joueurs, plusieurs se demandaient qui prendrait la relève pour assumer une présence aussi dérangeante qu'efficace devant le filet adverse.

Brendan Gallagher s'est occupé de la réponse. Campé devant le filet de Robin Lehner, avec deux défenseurs des Sénateurs qui le mitraillaient de coups, Gallagher a trouvé le moyen de faire dévier un tir de Max Pacioretty pour donner les devants 2-1 au Canadien tôt en deuxième période.

«J'ai touché à la rondelle par hasard», a plaidé le jeune Gallagher après le match. Un jeune qui, au lieu de célébrer son huiitième but de la saison, s'est plutôt excusé à Max Pacioretty de lui avoir volé son neuvième de l'année.

En troisième période, après avoir brisé son bâton, Gallagher s'est rendu utile en fonçant droit au but pour se dresser devant le gardien des Sens et tenter de lui voiler la vue. Parce que Gallagher mesure sept pouces de moins que Lehner et qu'il lui concède 45 livres, disons que le petit attaquant du Canadien partait avec deux prises contre lui dans sa quête de déranger le gardien des Sénateurs. Ça ne l'a pas empêché d'y aller. «Il fallait bien que je fasse quelque chose», a commenté Gallagher en affichant la joie de vivre qui le caractérise depuis le début de la saison.

«Ce gars-là ne fait rien par hasard. Il pense hockey dès le moment où il enfile ses patins. Il ne connaît qu'une vitesse: la grande. Il ne connaît qu'une ligne : la ligne droite. Il ne connaît qu'une façon de jouer: avec énergie et courage», a dit Josh Gorges, admiratif. Gorges connaît Gallagher mieux que quiconque puisqu'il l'héberge.

«J'aimerais vous dire que c'est à cause de la nourriture que nous lui servons à la maison, que c'est à cause des conseils que je lui donne, mais ce serait mentir. Tout vient de lui. C'est en lui. C'est dans ses gênes. Il est comme ça et je peux t'assurer que moi comme tous les autres gars dans ce vestiaire profitons de cette énergie contagieuse», a ajouté Gorges.

Quand j'ai demandé à Brendan s'il tentait de remplacer Brandon, son sourire espiègle a disparu. Du moins un peu. «Personne ne peut remplacer Brandon Prust. Mais nous pouvons tous tenter de l'imiter», a-t-il répondu. On peut avancer sans risque de se tromper qu'il y a des imitateurs bien meilleurs que d'autres dans le vestiaire du Canadien. À commencer par Gallagher.