L'ASSÉ en fait-elle assez? ...Nonobstant le jeu de mots facile, concédons-le, l'interrogation a bel et bien un sens. Nous tenons en effet pour acquis que les positions de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante constituent ce qui se fait de plus radical sous les cieux estudiantins. Mais, ailleurs, il existe beaucoup mieux...

Hier, l'ASSÉ a fixé les conditions de sa participation au Sommet sur l'enseignement supérieur, fin février. Elles constituent, prévient l'association, une «dernière perche» tendue au gouvernement Marois.

Un, la gratuité doit être sur la table.

Deux, aucun scénario de hausse des droits de scolarité, incluant l'indexation, ne doit être déposé sur cette même table... celle du «Sommet de l'indexation», justement, un jeu de mots concocté par l'ASSÉ et qui, franchement, n'est pas transcendant non plus!

Trois, aucun mécanisme dit d'«assurance qualité» ne doit être envisagé. Ce concept est à la fois vague et complexe. Mais, en tout état de cause, il est dénoncé comme une excroissance du marché, le savoir étant destiné à sortir de ce tordeur sous la forme d'un produit de consommation.

Est-ce tout? Apparemment. Et le reste?

En n'allant pas plus loin que Paris, on trouve en effet des associations étudiantes pour demander - pardon: exiger - beaucoup plus.

Ainsi, SUD Étudiant (qui vient tout juste de changer de nom pour celui, plus descriptif, de «Solidaires Étudiant-e-s/Syndicats de luttes») a historiquement mis de l'avant une liste d'épicerie autrement ambitieuse. D'abord, on veut des résidences pour la totalité des 2,2 millions d'étudiants français. Ensuite, des garderies dans toutes les maisons d'enseignement ainsi que le transport en commun gratuit. Enfin, le versement aux étudiants d'un salaire leur permettant d'échapper aux parents et aux McJobs!

C'est le cas de le dire: un chausson avec ça?

Sérieusement, on a alors presque le goût de féliciter l'ASSÉ pour son sens de la mesure.