Comme plusieurs amateurs de football et tous les fiers partisans des 49ers, je crois que San Francisco s'amène au Super Bowl avec un meilleur club que Baltimore. Pas énormément meilleur, mais meilleur quand même.

Il s'agira là du prix de consolation pour les Niners et leurs fidèles. De toute façon, ils ont déjà eu leur part avec la victoire des Giants lors de la dernière Série mondiale.

Si la tendance se maintient, ce sont donc les Ravens qui danseront autour du trophée Vince Lombardi.

Ce ne sera pas facile. Ce sera même difficile. Et quand les matchs sont difficiles, ce sont souvent les clubs les plus tissés serrés qui gagnent.

Les Ravens ne sont pas seulement tissés serré. Ils sont tissés très serré. Ils sont unis dans une seule et même cause: celle de propulser Ray Lewis à la retraite de la plus belle façon qui soit: en gagnant le Super Bowl.

Le 6 janvier dernier, lors des matchs opposant les meilleurs deuxièmes, il était clair que les Ravens battraient les Colts. Ils jouaient à domicile. Les coéquipiers de Ray Lewis auraient préféré mourir au front plutôt que perdre à la maison le dernier match en carrière de celui qui fut la pierre angulaire de la défensive de cette équipe. De celui qui fut, et est toujours, l'âme du club et de cette ville. Les Ravens ont planté les Colts 24-9.

La semaine suivante, à Denver, il était plus difficile de favoriser les Ravens. Beaucoup plus. Parce qu'à l'impossible nul n'est tenu, même des fans des Ravens donnaient plus de chances aux Broncos qu'à leurs favoris.

Les Ravens ont surpris tout le monde avec une victoire de 38-35 à Denver. Bon! Il est important de préciser que ce sont Payton Manning et les Broncos qui ont perdu plutôt que les Ravens qui ont gagné.

Mais peu importe la façon, les Ravens se sont retrouvés en finale d'Association et à ce moment tout devenait possible. Même l'impossible. Ou à tout le moins l'impensable. On en a eu la preuve avec la victoire aussi surprenante que convaincante des Ravens à Foxboro où ils ont gelé les Patriots et leurs fans 28-13.

Deux semaines plus tard, les Pats ne s'en sont pas encore remis.

Les Ravens vont gagner encore demain. Ils vont gagner pour Ray. Comme l'Avalanche du Colorado a gagné sa Coupe Stanley de 2001 pour Ray. Pour Raymond Bourque.

L'Avalanche formait déjà un gros club. Avec Patrick dans les buts et Sakic en avant, ils étaient forts. Très forts. Mais la mission d'offrir à Raymond Bourque une Coupe Stanley en cadeau de retraite a donné plus de puissance encore à l'Avalanche qui a finalement balayé les Devils du New Jersey en sept matchs.

D'autres motifs m'incitent à favoriser les Ravens. À défavoriser les Niners.

Le premier: Joe Flacco. Il n'est peut-être pas, comme il l'a prétendu en début de saison, le meilleur quart-arrière de la NFL. Mais il est très bon.

Et vous savez quoi? S'il n'a pas droit au trône réservé à Ray Lewis dans le vestiaire des Ravens, il est clair que ses coéquipiers le respectent.

Après une déclaration pareille, Flacco aurait pu se retrouver bien seul si ses coéquipiers avaient décidé de lever le pied afin de le laisser faire seul étalage de son grand talent. Ils se sont plutôt serrés les coudes devant lui. Un signe évident de respect.

Que Flacco soit le meilleur de tous les quarts de la NHL, c'est gros. Mais à le voir multiplier les passes savantes depuis le début des séries, des passes pas toujours évidentes à compléter, car ses receveurs sont loin de lui offrir des cibles de prédilection, il est clair qu'il est très bon.

Son adversaire des Niners l'est aussi. Mais malgré ses tatouages à faire peur, Colin Kaepernick a encore le nombril vert.

Comment réagira-t-il à son premier Super Bowl? Une grande question qui ouvre la porte à un éventail de réponses.

Ah oui! Un mot sur Randy Moss qui s'est prétendu cette semaine le meilleur receveur de passes de l'histoire de la NFL.

Quand tu es le meilleur de tous, tu n'as pas à le dire. Les autres s'en chargent pour toi. On en a eu une belle preuve cette semaine alors que l'écho a répondu «Jerry Rice» très fort en guise de riposte à la déclaration grossière de Randy Moss.

Dans le tsunami des prédictions qui déferle depuis le début de la semaine, le score de 27-24 me semble celui qui sera le plus près de la réalité. Plusieurs observateurs s'entendaient sur le score, sans toutefois s'entendre sur l'identité des équipes associées à l'un ou l'autre de ces pointages.

Il vaudrait peut-être mieux parier sur la couleur du Gatorade qui sera versé sur la tête du frère Harbaugh qui battra l'autre, sur la durée de l'hymne national qu'interprétera Beyoncé, sur l'identité du joueur qui marquera le premier point que sur le club vainqueur.

En fait non: il vaut toujours mieux ne pas parier.

Mais sans y mettre en péril plus qu'un huard ou deux, je vous suggère une victoire des Ravens. Ils vont gagner pour Ray.