Pete Rose, si vous vous en souvenez bien, a brièvement porté les couleurs des Expos, en 1984. Ce n'était pas pendant une période glorieuse et je me souviens surtout de ses accoutrements qui n'étaient pas du meilleur goût. Je me souviens d'énormes verres fumés, d'un manteau de fourrure voyant, de pantalons à carreaux et de gros bijoux. Il aimait faire des blagues et tout le monde riait parce que c'était le grand Pete Rose, mais ses blagues étaient mauvaises, énormes et, la plupart du temps, misogynes.

Après, Rose avait eu le mauvais goût de parier sur les matchs des Reds de Cincinnati lorsqu'il était le gérant de l'équipe. Mais seulement sur des victoires, dit-il pour sa défense. Le baseball majeur l'a banni d'une place certaine au Temple de la renommée, comme on sait, et il n'arrête pas de s'excuser et de pleurnicher depuis. (Allô... Lance Armstrong...)

Voici Pete Rose, 71 ans, de retour sous les projecteurs dans une de ces téléréalités pour has been en mal de publicité. Le critique du New York Times n'a pas été tendre. Il parle d'une nouvelle infraction à son dossier, d'un sens de l'humour d'homme de Néandertal - ça n'a pas changé -, de racisme...

On y rencontre sa fiancée, une dame qui a près de 40 ans de moins que lui, une poitrine qui n'est pas en harmonie avec le reste de son corps et qui a, dans son C.V., une photo dans Playboy.

Rose fait des blagues douteuses sur ses origines coréennes, sur sa poitrine, sur les Mexicains, il donne des conseils affreux aux jeunes... Le but de l'exercice est de montrer que Rose est un homme «normal», un Monsieur Tout-le-Monde et pas un vilain. Disons que la mission n'est qu'à moitié accomplie.

Et puis oui, il en profite pour redemander pardon aux dirigeants du baseball majeur, qui ne répondent toujours pas. Rose aurait cogné un million de coups sûrs que ça ne passerait pas plus.

Serial buteur

Les journalistes sportifs de France utilisent cette expression, serial buteur, pour parler des bons attaquants de foot... Il n'y a que les Français pour sortir des choses pareilles.

Tout ça pour vous dire que le Canadien n'a toujours pas un attaquant dominant, mais un nouvel entraîneur, des nouveaux dirigeants et, surtout, que les billets pour les premiers matchs se sont envolés en peu de temps.

Pourquoi ne suis-je pas surpris?

J'ai pourtant fait la promotion d'un certain boycottage, d'une sorte de punition, mais c'était prêcher dans le désert.

Reste le serial buteur tant attendu... On a brièvement vu l'ombre d'un vrai marqueur de but cette semaine, le petit Galchenyuk, qui faisait déjà paraître les autres comme des détenteurs de dernier rang - ce qu'ils sont, ne l'oublions pas.

Et voilà que ça recommence... Comme toujours, chez le Canadien, on hésite à donner sa chance à un jeune. Michel Therrien, tel un sphinx, répond de façon mystérieuse.

Il est vrai que celui-là n'a que 18 ans et qu'il arrive dans un monde d'hommes. Mais dans un autre club, il aurait sa chance. Peut-être pas comme joueur de centre numéro un, mais on l'intègrerait lentement. Therrien parle de l'utiliser à l'aile pour ne pas trop lui en demander. Ça recommence...

J'aimerais connaître l'opinion de Guy Lafleur et de tant d'autres que le Canadien a laissé mijoter, de peur de les abîmer, ce qui a été une perte de temps.

Au moins, du temps de Lafleur, Scotty Bowman avait l'excuse de compter sur une équipe championne. Ce n'est plus le cas, n'est-ce pas? Loin de là.

Alors, pourquoi ne pas ravaler son orgueil et faire comme les autres clubs?

Et puis, j'ai hâte d'entendre l'homme de la rue, interrogé par des reporters, essayer de prononcer Galchenyuk. On en a pour quelques années...