Bruno Gohier est de retour à Montréal après 10 jours de compétition au Championnat mondial de parachutisme, à Dubaï. L'équipe qu'il forme avec Olga Kuznetsova et Richard Guilbault représentait le Canada dans l'épreuve du Freefly artistique. Ils ont pris le 12e rang sur 22 équipes inscrites.

Mais à Dubaï, 57 nations et 1440 parachutistes s'étaient donné rendez-vous...

«C'est très amical comme ambiance et très frénétique en même temps, souligne Gohier.

«Dans notre épreuve, un des trois parachutistes est caméraman. L'atterrissage se faisait sur la célèbre île en forme de palmier, l'île Jumeirah. Nous étions ramenés sur le continent en bateau.

«Une fois au sol, notre caméraman va remettre son film aux juges qui restent toujours sur terre. La qualité du film est jugée autant que nos acrobaties.

«Le site de la compétition et l'accueil étaient magnifiques. Il faut savoir que le prince de Dubaï est parachutiste. Il a mis le paquet. Il y a eu de grandes cérémonies d'ouverture et de clôture. La ville de Dubaï était très impressionnante...

«Nous étions bien traités. Nous étions logés dans des tentes avec air conditionné - il faisait entre 35 et 40 dehors.»

Bruno, 32 ans, est informaticien et il «prend des congés pour aller s'entraîner».

«Les États-Unis et la Russie avaient envoyé les plus grosses délégations, mais c'est la France qui a remporté les grands honneurs. Je parlais à des parachutistes français - ils sont vraiment bons -, et j'ai compris que leur fédération était très bien subventionnée.»

Et vous, les Canadiens, êtes-vous bien subventionnés?

«Nous ne sommes pas subventionnés du tout. Si nous n'avions pas trouvé de commanditaires, représenter le Canada nous aurait coûté 60 000 $.»

Merci, donc, à l'école de parachutisme Voltige, à Sky Venture et à Float 4 Interactive...

La peur?

Bruno nous dit qu'il veut sauter en parachute tant qu'il le pourra, pour le reste de sa vie si possible. Sinon, il trouvera une autre façon de voler, de «vivre dans le ciel».

«Si je devais arrêter de sauter demain, il manquerait un grand morceau dans ma vie.»

Et la peur dans tout ça?

«Au début, on a peur de mourir. Ce n'est pas naturel de sauter d'un avion en vol. Et puis, on a tous vu et entendu parler d'accidents, de parachutistes morts ou paralysés pour la vie. Ça reste toujours dans la tête.

«Mais après un millier de sauts - c'est notre cas -, on a peur de rater son saut et on ne pense plus à la mort. On a peur des mauvaises notes...

«Vous allez rire, mais c'est un sport très sécuritaire. Si on respecte les règles, si on se prépare bien, il n'y a pas beaucoup de dangers. C'est comme conduire une auto. Si on le fait en fou, sans respecter les règlements, ça devient dangereux...»

En attendant de sauter d'un avion, Bruno vous recommande les vols simulés de Sky Venture, à Laval, où il a travaillé pendant deux ans.

Les enfants vont adorer...

Photo fournie par Bruno Gohier

Les participants s'élançaient au-dessus de la célèbre île en forme de palmier, l'île Jumeirah.