Le lock-out dans la LNH s'étire et il faut bien que les médias électroniques meublent leur temps d'antenne. Le vide est énorme, grand comme la stature du hockey dans notre société. RDS a décidé d'innover, de courir le risque et d'ouvrir nos horizons avec quelques matchs de cricket.

Michel Fervac-Larose animera quatre émissions, en décembre, janvier et février, où on expliquera les grands matchs internationaux de ce sport pratiqué dans toutes les ex-colonies britanniques.

«On va insister sur l'initiation, on va expliquer les règlements. C'est un défi. Je suis en cours intensif, parce que je ne suis pas un connaisseur, moi non plus... Je m'informe et une bonne place pour commencer est le site montrealcricket.ca», dit-il.

«C'est une expérience. On verra ce que ça donnera. RDS a deux stations et il n'y a toujours pas de hockey. On ne peut pas ignorer ce fait. Nous pouvons faire un lien entre le cricket et le baseball...»

Je disais dans toutes les ex-colonies britanniques, et nous ne faisons pas exception. Andréanne Tousignant, de Montreal Cricket: «Il y a près d'une quarantaine d'équipes à Montréal et entre 2500 et 3000 joueurs. Les inscriptions augmentent chaque année. Le sport est nettement en hausse.

«Les matchs se jouent au parc Jarry et à Verdun, près de l'hôpital Douglas... Chez nous, à Dollard-des-Ormeaux, nous avons un terrain tout neuf...»

Où Andréanne Tousignant a-t-elle découvert le cricket?

Au célèbre et défunt bar Thursday's, rue Crescent, où elle a rencontré son compagnon des 10 dernières années, Senyo Myakutse, ancien joueur de l'équipe nationale du Zimbabwe. Senyo est aussi l'analyste de cricket recruté par Michel Fervac-Larose.

«J'étais gérant au Thursday's et Andréanne était une cliente. On a décidé de vivre dans une ville où l'on pouvait parler les deux langues [l'anglais est une langue officielle au Zimbabwe].

«Depuis la fermeture du Thursday's, je me consacre au cricket, ajoute Senyo Myakutse. Je veux le faire connaître. C'est pas mal du bénévolat, mais j'aime beaucoup ce travail. J'étais un peu gêné à cause de mon français, mais ma femme m'a encouragé. Elle travaille très fort dans l'organisation de Montreal Cricket.»

Senyo enseigne le cricket à des jeunes. Il a joué avec l'équipe nationale junior du Zimbabwe, en Inde, en Australie, en Afrique du Sud et en Angleterre, tous des grands pays de cricket. Et oui, son français est excellent. RDS a trouvé son homme.

«À la Coupe du monde de 1996, j'ai joué contre le Canada! Aujourd'hui, je dis à ma femme que dans 10 ans, il y aura des Québécois dans l'équipe canadienne de cricket. Elle rit et je pense qu'elle ne me croit pas.

«J'ai cherché des liens avec le baseball, mais je n'ai rien trouvé. Il y a certainement un rapport entre ces deux sports. Les jeunes Québécois qui connaissent le baseball s'amusent avec le cricket. Et ils sont bons.»

Mais ici, il y a un problème avec le cricket: la durée du match...

«Il y a trois formats, explique Senyo. Dans le format long, la partie dure cinq jours, de neuf à cinq, comme au travail. Dans le format moyen, c'est huit heures environ. Puis, il y a la version courte, qui dure entre trois et quatre heures.

«Avec Michel [Fervac-Larose], nous avons fait l'essai d'un match de version courte. Ça s'est très bien passé. La communication était bonne. Michel est un vrai pro», affirme Senyo.

Ma curiosité est éveillée. Il faut savoir qu'à la section des sports de La Presse, on m'appelle monsieur Cricket. Et bien d'autres choses...

Enfin, sachez que RDS présentera aussi des matchs de hurling, et là, mes amis, attachez bien vos tuques!

Les préjugés

La jeune reporter télé nous expliquait que la Ville de Québec avait refusé d'accorder un permis pour une soirée du UFC au Colisée. Elle semblait une fan et elle a ajouté que le sport de Georges St-Pierre se butait à des préjugés...

Le mot préjugé est revenu dans quelques reportages et articles, et je me suis senti visé parce que j'ai toujours refusé de parler d'arts martiaux mixtes (MMA) dans cette chronique malgré les approches et les pressions des gens du milieu des combats extrêmes et malgré mon admiration pour ce monsieur qu'est GSP.

Eh bien oui: comme la Ville de Québec et tout l'État de New York, j'ai des préjugés contre un spectacle qui présente deux hommes en train de se battre dans une cage métallique. J'en ai aussi contre les tapis de rings recouverts de sang et contre les coups dangereux et illégaux que les arbitres tolèrent.

Et je ne suis pas friand de ce petit jet-set à trente sous qui s'imaginerait bien à Las Vegas. Je souhaite que la Ville de Montréal interdise une fois pour toutes les soirées du UFC.

Enfin, j'ai surtout des préjugés contre les reporters qui agissent comme des publicitaires.