Officiellement, la Ligue nationale de hockey et l'Association des joueurs contre qui elle se bat ou négocie, c'est selon, ne se sont pas parlé depuis lundi. Il semble même que le silence radio soit respecté dans les coulisses où des émissaires du commissaire Gary Bettman et du premier directeur Donald Fehr auraient pu être envoyés en mission commandée pour faire avancer les dossiers loin des caméras.

En début de soirée hier, aucune rencontre officielle ou même officieuse n'avait été convoquée pour aujourd'hui. Pas plus que pour demain.

Le téléphone sonnera-t-il en fin de semaine? Avant le congé de l'Action de grâce américaine qui paralysera les États-Unis dans une semaine? Vos prédictions sont aussi bonnes que les miennes.

Mais pour l'instant, les deux parties s'ignorent.

Est-ce inquiétant?

C'est très inquiétant pour ceux, oui, il en reste encore, qui misent sur une saison de 66 à 70 matchs qui se mettrait en branle le 1er décembre.

C'est inquiétant aussi pour ceux qui espèrent un retour du hockey avant Noël.

C'est surtout décevant pour les amateurs qui, le temps des quatre jours de négos la semaine dernière à New York, ont cru à un dénouement imminent du conflit.

Guerre prévisible

Cela dit, cette guerre des nerfs qui suit les journées de trêve de la semaine dernière est normale. Elle était même presque prévisible.

Pourquoi?

Parce qu'après avoir fait une grosse concession avec son offre de verser 211 millions - une somme exclue du plafond salarial - aux joueurs pour amortir la chute de 7% de la portion des revenus remis en salaires - de 57% à 50% -, la LNH considère que c'est aux joueurs de bouger.

Et sur ce point, je donne pleinement raison à la Ligue.

Les joueurs ont déjà fait plusieurs concessions. C'est vrai. Et ils ne sont pas responsables du fait que les propriétaires ont laissé leurs directeurs généraux défoncer à grands coups de masse le plafond salarial instauré en 2004-2005 après l'annulation complète d'une saison.

Mais pour mettre un terme à la guerre des nerfs déclarée vendredi dernier et au silence radio qui l'accompagne, il faudra que les joueurs acceptent de plier d'une façon ou d'une autre.

Ils devront accepter de faire marche arrière sur leur décision de recevoir 100% du 1,883 milliard versé en salaires par la LNH l'an dernier. Cette exigence mine toute possibilité réelle de règlement du conflit.

Car, pourquoi diable la LNH accepterait-elle de composer avec les conséquences négatives du lock-out qu'elle a décrété le 15 septembre dernier et de dépenser, une fois le conflit réglé, le même montant qu'auparavant en salaire?

Ce serait un non-sens.

Plusieurs joueurs veulent un règlement. Une majorité même. Ils assurent d'ailleurs que ce règlement est presque à portée de main.

Tant mieux.

Ça devrait les inciter à faire un bout de chemin pour éviter que le conflit ne s'envenime au point de se gangrener et d'ouvrir la porte à une autre annulation complète.

Un scénario bête et absurde dans le cadre d'un conflit aussi insignifiant en matière de grands principes à défendre. Remarquez qu'il est déjà bien bête et bien absurde que ce conflit soit rendu à sa 62e journée.

Les joueurs croient que la Ligue bluffe. Qu'elle reviendra à la table à un moment donné. Ils ont peut-être raison. Mais à mes yeux, une petite ouverture de leur part aurait de grandes conséquences.

«Le temps nous dira si tu as raison», m'a affirmé un joueur au terme d'un échange de messages au cours de la journée d'hier.

Je veux bien. Mais le temps commence à manquer.

Recchi: message biaisé

Marc Recchi a connu une brillante carrière dans la LNH. Ses 1652 matchs disputés (quatrième place dans l'histoire), ses 577 buts (19e), 956 passes (14e) et 1533 points (12e) sans oublier ses trois conquêtes de la Coupe Stanley devraient lui ouvrir les portes du Temple de la renommée dès qu'il sera admissible, dans deux ans.

Et bien que, comme plusieurs, je partage son point de vue quand il conseille aux joueurs de la LNH d'accepter le plus vite possible le projet de convention collective actuellement sur la table pour réduire au minimum les pertes salariales, Recchi n'avait pas d'affaire à livrer ce genre de remarque à ses anciens coéquipiers et adversaires.

Oui, Marc Recchi a droit à son opinion.

Mais son commentaire était aussi biaisé - en apparence du moins - par le fait qu'il est copropriétaire des Blazers de Kamloops, dans la Ligue junior de l'Ouest, avec Jarome Iginla, Shane Doan et Tom Gaglardi. Et qui est Tom Gaglardi? En plus d'être un homme d'affaires très riche et très en vue dans l'Ouest canadien, il est aussi propriétaire des Stars de Dallas.

P.K. Subban: 6 millions

Dans ma chronique de la semaine dernière sur les activités du directeur général du Canadien, Marc Bergevin, en temps de lock-out, j'ai commis une erreur dans la transcription de mes notes. Une erreur de 3 millions.

Le montant offert par le Canadien à P.K. Subban dans le cadre du contrat de deux ans présenté au jeune défenseur était autour de 6 millions et non de 9 millions comme je l'ai écrit. Dyslexie? Distraction? Malheureux mélange des deux? Je ne sais pas.

Mais je m'en excuse.