Pas question de vous promettre du hockey de la LNH dès le mois de décembre. De fait, je crois toujours que le père Noël descendra du pôle Nord et y retournera avant que le Canadien ne revienne sur la glace du Centre Bell.

Mais après des mois de pessimisme, la reprise des négociations, ce matin à New York, soulève un vent d'optimisme. Un vrai. Pas une tempête de nature à brasser une Grosse Pomme qui n'en a vraiment pas besoin. Ça non! Mais plus qu'une petite brise.

Plusieurs facteurs attisent ce vent d'optimisme.

Le premier: le silence média des deux parties dimanche et hier.

Après la rencontre presque impromptue de samedi, ni la LNH ni l'Association des joueurs n'ont utilisé les médias qui leur sont favorables pour couler des informations imputant à l'adversaire la stagnation des négociations. Des collègues contactés hier, des collègues qui savent vraiment ce qui s'est passé depuis le début des négociations, ou des non-négociations, c'est selon, admettaient candidement nager en plein mystère quant aux dessous de la rencontre entre Bill Daly et Steve Fehr, les numéros deux de la LNH et du syndicat.

C'est un bon signe. Un très bon signe, même. Car c'est connu: le silence est d'or.

La table est mise

Autre bon signe, l'engagement des deux bras droits.

Je ne connais pas beaucoup Steve Fehr. Et pour dire vrai, je n'ai pas aimé que son frère Donald ait inclus son embauche à la liste de conditions dressées avant d'accepter de devenir le premier directeur de l'Association des joueurs de la LNH. Mais s'il est là, c'est qu'il a des compétences et qu'il profite de la confiance pleine et entière de son frère.

Steve Fehr modère-t-il les ardeurs de son frère? Ou, au contraire, les attise-t-il?

Je ne sais pas.

Je sais toutefois que Bill Daly est la force tranquille derrière l'intempestif et un brin prétentieux Gary Bettman. S'il donne l'impression d'appuyer béatement son patron de commissaire, Daly joue un rôle beaucoup plus important une fois les caméras éteintes et les journalistes partis.

C'est pour cette raison que le rencontre de samedi entre les deux numéros deux est si importante à mes yeux.

Daly et le petit frère de l'autre n'avaient pas d'image à sauver samedi, comme le font leurs patrons chaque fois qu'ils se toisent en public. Ils n'avaient pas à mesurer leur ego comme des ti-culs mesurent la longueur de leurs... pieds.

Ils étaient réunis pour faire ce que leurs patrons refusent de faire depuis que Bettman a décrété le troisième lock-out de son règne à la tête de la LNH: se parler. Se parler, mais aussi écouter ce que l'autre a à dire au lieu de simplement l'entendre.

En termes de baseball, un dialecte que Donald Fehr connaît bien, Daly et son petit frère ont mis la table.

Comme Daly l'avait mise en compagnie de Ted Saskin, qui occupait le rôle de bras droit de Bob Goodenow lors du dernier conflit.

Vous avez oublié l'histoire?

Invités à Montréal par un regroupement de jeunes gens d'affaires, Daly et Saskin avaient offert leurs performances au cours de la journée. En soirée, ils s'étaient rencontrés. Et ils s'étaient parlé. Cette discussion avait permis aux deux numéros deux de réaliser que la LNH et l'Association des joueurs étaient plongées dans un dialogue de sourds qui avait mené à l'annulation complète de la saison.

Une fois rentrés, Daly et Sakin ont réveillé leurs patrons. Un réveil qui a ouvert la porte à un règlement du conflit.

Sept ans plus tard, la rencontre de samedi entre Daly et le cadet des frères Fehr mènera-t-elle à un règlement du conflit?

Le fait qu'ils aient prolongé leur rencontre jusqu'à tard samedi, que rien n'ait filtré de cette rencontre et qu'après la rupture glaciale d'il y a deux semaines les deux patrons aient accepté de revenir à la table de négociations démontre que la table est mise.

C'est un très bon signe.

Il ne reste qu'à souhaiter que Bettman et Fehr restent attablés jusqu'au dessert.

Du beau hockey junior

Le premier match de la Super Série opposant les étoiles de la LHJMQ aux meilleurs joueurs juniors de la Russie a confirmé qu'il y a une belle relève des deux côtés de l'Atlantique.

Les joueurs des deux équipes ont offert un bon spectacle. On se serait passé des facéties en fin de match alors que la victoire des Russes ne faisait plus de doute, mais avant ces pénalités en cascade, les petits gars ont joué du beau et du bon hockey.

Déjà grands, costauds, rapides et talentueux, les Russes profitaient de l'avantage de jouer plus souvent ensemble que les étoiles de la LHJMQ, à défaut de profiter de l'avantage de la patinoire.

Ce facteur leur a permis de dominer de grands pans du match et de confirmer qu'ils seront à prendre au sérieux lors du prochain Championnat du monde, qui sera disputé à Ufa, en Russie.

Ne vous fiez toutefois pas au seul résultat du match d'hier pour leur concéder la médaille d'or. Le Canada arrivera en Russie en décembre avec une équipe plus redoutable que celle de la LHJMQ. Un club qui regroupera les meilleurs juniors du pays en entier. Ça aidera.

À Ufa, les Russes pourront toujours compter sur le gardien Andrei Vasilevski. Avec ses 31 arrêts hier, dont plusieurs spectaculaires, Vasilevski a donné pleinement raison au Lightning de Tampa Bay de l'avoir repêché en première ronde (19e sélection) l'été dernier à Pittsburgh. Il a aussi, et surtout, tué dans l'oeuf les tentatives de remontées des meilleurs joueurs de la LHJMQ.