Samedi matin... Comme beaucoup de gens du sport, j'ai failli m'étouffer avec mon thé au beurre de yak en apprenant, comme premier contact avec la vie quotidienne, le départ de l'entraîneur-chef de l'Impact, Jesse Marsch.

On l'aimait bien, Jesse Marsch, depuis son arrivée. Il avait promis d'apprendre le français et il l'a fait. Il venait d'ailleurs, quelques jours plus tôt, d'accorder une entrevue entièrement en français, lors de laquelle il déclarait vouloir passer l'hiver à Montréal. Un des nôtres...

Et puis, il a rencontré son patron, Joey Saputo, et à la fin de la réunion, il n'était plus l'entraîneur-chef de l'Impact.

Marsch avait pourtant plutôt bien travaillé en menant une équipe d'expansion à 12 victoires... Mais ceux qui connaissent Joey Saputo savent qu'il a la mèche courte, qu'il n'en est pas à son premier coup d'éclat, et qu'il n'hésite pas à se mêler des activités liées au soccer. Voilà un homme qui a déjà sauté sur le terrain après un match pour engueuler ses joueurs...

Et puis nous avons appris qu'entre Marsch et les vedettes italiennes du club, surtout Alessandro Nesta, les tensions étaient fortes depuis longtemps.

Nous avions pourtant applaudi quand Joey Saputo nous avait expliqué qu'il fallait un connaisseur de la MLS et du soccer nord-américain pour lancer son équipe. Conflit, donc, entre les philosophies nord-américaine et italienne. Il aurait peut-être fallu y penser avant.

L'avenir nous dira si la direction de l'Impact a pris une bonne décision ou si elle a été aveuglée par les étoiles...

Marco Di Vaio, autre gloire transalpine, comme ils disent en France, a déclaré que le président investissait beaucoup d'argent et de temps dans son équipe et qu'il avait le droit d'exiger des résultats. Bref, le boss a toujours raison, surtout quand je suis d'accord avec lui.

Nick De Santis, directeur technique du club, m'avait donné, presque mot à mot, la même réponse après la charge de Saputo sur le terrain... Le boss investit beaucoup d'argent...

Si j'étais le patron de l'Impact, je dirais à Alessandro Nesta: «Puisque tu crois en savoir plus que Jesse Marsch, tu seras le nouvel entraîneur...»

Les Carabins en déroute

Samedi après-midi... On s'attendait à un bon match, avec une victoire serrée des Carabins...

Mais il n'y a rien eu de serré. La première demie aux Carabins, qui sont ensuite revenus pépères, les doigts dans le nez, pour la deuxième.

On n'aurait même pas pu imaginer la suite. La meilleure défense au Québec, l'orgueil des Bleus, aura finalement accordé 41 points. L'équipe disciplinée de Danny Maciocia était complètement désorganisée, la machine tombait en morceaux...

Cette défaite remet beaucoup de choses en question... Le programme... les entraîneurs... la force mentale des joueurs.

Et puis, j'ai pensé à Alexandre Nadeau-Piuze, qui mettait non seulement fin à une brillante saison, mais aussi à sa carrière de footballeur universitaire. Quatre années d'efforts entre études et entraînements de football. Au poste de quart, le plus exigeant... La vie est parfois cruelle.

Le bonhomme avait une toute petite voix au téléphone, hier...

«C'est dur de finir comme ça. Après le match, nous sommes tous allés manger ensemble avec nos proches. Rien que des gens qu'on voulait voir. Aujourd'hui [hier], je suis resté avec ma famille et je n'ai presque rien fait.

«Demain [aujourd'hui], il y aura une réunion. Nous allons essayer de comprendre ce qui s'est passé, parce que je ne peux toujours pas l'expliquer. Pendant la deuxième demie, nous pensions être capables de régler les problèmes, nous y avons cru jusqu'à la fin...

«Et puis, ça me donnera l'occasion de revoir les gars...»

Voilà... Dans les mois qui suivront, Alexandre Nadeau-Piuze sentira un vide en lui. Le football, la compétition, l'adrénaline et même les contacts physiques lui manqueront. Quand le prochain camp d'entraînement débutera, il ira faire un tour...

Mais comme tous les sportifs de haut niveau, le plus dur sera de ne plus voir ses coéquipiers chaque jour. C'est la fin de la camaraderie qui fait le plus mal...

Il est maintenant temps, pour Nadeau-Piuze, d'embrasser sa carrière d'avocat et d'entrer dans la vraie vie, qui n'est pas toujours aussi excitante.

Bute à l'arraché

Samedi soir... On disait que Lucian Bute devait non seulement remporter son combat, mais aussi de le faire de façon convaincante. Même ses plus farouches partisans, même son entraîneur Stéphan Larouche, avouent que ce ne fut pas le cas. Loin de là.

Cette courte victoire risque de coûter cher à notre boxeur préféré. Comme l'annulation de son combat revanche contre Carl Froch. Si ce dernier demeure champion, il devra affronter les aspirants obligatoires. Or, Lucian Bute n'est plus le numéro un.

Un combat Froch-Bute exigerait une permission spéciale. Dans ces cas, c'est l'argent qui décide. Le combat revanche serait-il vraiment rentable après la performance douteuse de Lucian Bute? Le nom de Bute est-il vendeur à l'extérieur de Montréal?

Et puis, parmi les adversaires obligatoires, il y a Adonis Stevenson et son gérant, Yvon Michel. Nos deux groupes de promotion de boxe seront carrément en compétition.

À suivre.