En 2008, Barack Obama avait joué avec succès la carte de l'espoir et du changement pour accéder à la Maison-Blanche. Mais confronté à une crise économique sans précédent depuis la Grande Dépression, le président a été incapable de se montrer à la hauteur des attentes énormes qu'il avait générées.

À son assermentation, le président Barack Obama a hérité d'une économie en lambeaux. Les États-Unis perdaient des emplois à un rythme de 800 000 par mois. Son plan de relance, bien que trop timide, a néanmoins contribué à limiter les dégâts. Et, réalisation majeure, il a sauvé l'industrie automobile en portant secours à General Motors et Chrysler.

Sans être solide, l'économie s'est redressée progressivement depuis quatre ans et le taux de chômage est redevenu sensiblement au même niveau qu'à l'époque où Barack Obama est arrivé au pouvoir. Le marché de l'emploi, sans être vigoureux, a repris du poil de la bête.

En dépit de la récession, Barack Obama est parvenu contre vents et marées à faire adopter sa réforme de l'assurance santé, pierre angulaire de son premier mandat.

En politique étrangère, le président a bien campé son rôle de commandant en chef. Il a éliminé Oussama ben Laden, le cerveau des attentats du 11 septembre 2001. Il a retiré les troupes américaines en Irak et est en voie de le faire en Afghanistan.

Par contre, le président Obama a échoué dans ses tentatives de rapprochement avec le Congrès. Le dossier épineux du relèvement du plafond de la dette a mis en lumière le profond fossé qui le sépare de la majorité républicaine, qui lui est hostile depuis les élections de mi-mandat en 2010. En cela, il n'a pas rempli sa promesse de réconciliation, le coeur de son engagement politique.

Son adversaire Mitt Romney a une feuille de route impressionnante. Homme d'affaires aguerri, il a rescapé les Jeux d'hiver de Salt Lake City avant d'être élu gouverneur du Massachusetts.

Son problème: on ne sait jamais à quelle enseigne loge le candidat républicain. Ses multiples changements de position trahissent un manque de convictions profondes. Réputé modéré, il a effectué un virage prononcé à droite afin de s'assurer l'investiture républicaine. Puis lors des débats présidentiels, il s'est appliqué à revenir vers le centre du spectre pour courtiser les indépendants.

Autre hic, ses promesses à saveur économique demeurent vagues. Par exemple, il fait miroiter la création de 12 millions d'emplois. Comment compte-t-il y arriver? Mystère. En toute justice, le président Obama n'a guère été plus limpide sur ce qu'il entendait accomplir durant un éventuel second mandat.

Par ailleurs, on peut craindre qu'avec une Chambre des représentants fortement soumise à l'influence du Tea Party, M. Romney prône des politiques susceptibles d'effilocher le filet social des moins nantis pour réduire le gigantesque déficit américain .

Tout compte fait, malgré ses faiblesses, le président a su montrer courage et leadership dans l'adversité. Il mérite un second mandat. Vaut mieux un Obama imparfait qu'un Romney imprévisible.