La dernière fois que la NFL était venue planter ses gros crampons à Montréal, c'était pour le Superbowl, et il y avait eu toute une fête au stade Jarry. Beaucoup d'activités, de la bouffe et de la bière, des écrans géants partout et une animation endiablée, dont celle de Misteur Valaire, qui avait fait lever la salle d'un seul coup.

La plus puissante ligue de sport professionnel des Amériques était de retour samedi et dimanche, mais sa visite ne passera pas pour autant à l'histoire, en raison de la pluie d'hier. La NFL Experience se voulait une fête en plein air, mais quelqu'un à New York a oublié que l'automne québécois ne se sent jamais obligé d'accommoder qui que ce soit, même pas la NFL.

Qu'est-ce que la NFL Experience? Des stands où on teste ses habiletés. On lance des ballons, on les attrape, on plaque des bonshommes en peluche... Shaun Alexander, un ancien grand joueur, signait des autographes au son d'une musique, bien sûr, très forte. We will we will rock you... Ils devraient la ranger, celle-là. Nous l'avons beaucoup trop entendue...

Cela se passait à l'espace central de la Place Ville-Marie, la vieille dame de Montréal, mais le mauvais temps d'hier a limité la foule à quelques dizaines de personnes.

Finalement, les gens se sont livrés à la plus grande activité de la société contemporaine: se faire prendre en photo. Avec sa maman, ses amis, dans un maillot des Packers, devant une photo géante représentant un terrain et un stade de football de la NFL en faisant semblant qu'on y est...

Mince consolation: les quelques tout-petits étaient parfaitement heureux de se démener et d'essayer de tout casser. C'était d'ailleurs le but de l'exercice. Ni le froid ni la pluie n'allaient les en empêcher.

J'ai donc repris le chemin du bureau via la rue Sainte-Catherine, qui était plutôt triste sous la grisaille et la bruine. Quelques coins de rue plus loin, d'autres tentes et encore de la musique. Des bénévoles préparaient la présentation de Montréal marche pour la santé mentale. Il n'y avait malheureusement pas de psychiatre sur place. J'aurais eu des choses à lui confier, dont cette peur obsédante de mourir ébouillanté dans une maison de retraite, oublié des préposés. Comment chasser cette image de mon esprit?

Mais je me suis rappelé que pour la santé mentale, une longue marche était toujours une bonne idée. Alors, on avance en regardant à travers les vitrines les choses inutiles en vente, ainsi que les gens en train de manger de la friture dans les restaurants.

Et on marche, jusqu'à ce qu'une bonne fatigue vienne nous envelopper...

Devant le complexe Desjardins, il y avait une manif. Des gens du Bangladesh qui protestaient contre des crimes de guerre commis en 1971. Ils scandaient des slogans, mais on ne comprenait rien, évidemment. Je me suis demandé à qui ils s'adressaient.

Et puis, voilà le célèbre Montreal Pool Room... Le lieu n'est plus ce qu'il était, je vous avertis. Une autre icône déchue...

Carabins-Rouge et Or, la suite...

La veille, il avait fait plutôt beau et c'était très bien, parce que les Carabins de l'Université de Montréal et le Rouge et Or de l'Université Laval nous ont offert un grand spectacle. Contrairement à la semaine précédente, les Bleus ne se sont pas laissé tabasser. Ils ont même eu le dessus côté robustesse.

L'avance est passée d'un côté à l'autre, chaque équipe a réussi de longues passes, les Carabins ont bloqué un botté à un moment crucial, Rotrand Sené est devenu le recordman de tous les porteurs de ballon des Carabins, mais c'est la défense montréalaise qui a dominé le match.

Ce fut une belle journée de football. Il n'y a pas eu de grabuge entre les partisans dans les gradins, et toutes nos félicitations aux deux équipes.

Les deux formations se retrouveront peut-être en finale du Québec, et ce match sera probablement tenu à Québec, vu le différentiel de points. Ce qui signifie que la saison s'est peut-être jouée là, samedi, devant nos yeux.

Le Rouge et Or est invaincu en plus de 50 matchs à domicile. Il faut dire qu'en plus d'avoir une équipe puissante, Laval peut compter sur l'appui de 17 000 amateurs dans les estrades.