Première manche du derby Carabins-Rouge et Or à Québec dimanche: un désastre pour les Bleus.

Ne vous fiez pas au résultat final de 30-11, les Carabins n'ont jamais été dans le match. Ils ont marqué des points en fin de partie, quand c'était terminé depuis longtemps...

Vingt-quatre heures plus tard, l'entraîneur-chef Danny Maciocia n'avait pas encore digéré son voyage. Pendant le match, il semblait bien fâché sur un grand écran de télé...

«Vous êtes chanceux d'avoir pu regarder ça à la télé. Moi, il fallait que j'y sois et j'aurais préféré être ailleurs par moment...»

Rencontrés avant leur départ, les joueurs me semblaient très confiants avec leur fiche de 5-0. Comme s'ils allaient affronter une équipe intimidée. Un peu trop confiants, à mon avis. Le vieux chroniqueur de sport a senti une leçon de football à venir. (Vous l'avez même lu, si vous êtes un visiteur assidu de cette chronique.)

«Quand on va jouer à Québec, répond Maciocia, il faut être confiant, sinon on se fait écraser. Mais il faut aussi exécuter les choses de base et respecter l'adversaire. Ce que cette défaite a provoqué dans la tête de mes joueurs? Bonne question, je vais leur demander quand ils vont se présenter à l'entraînement demain [aujourd'hui]. C'était très silencieux dans le vestiaire après la partie.

«Et surtout, on ne doit jamais accorder 14 points dans les 6 premières minutes du match au PEPS. On ne peut pas, on ne s'en remettra pas. Il y a beaucoup d'ambiance dans ce stade...»

Pour l'ambiance, sachez qu'il y avait quelque chose comme 15 000 spectateurs... Un grand jour pour le football universitaire québécois.

Avant le match, monsieur l'entraîneur, vous parliez tous d'un affrontement physique au cours duquel vous seriez très agressifs. Était-ce la bonne stratégie?

«Je ne sais pas, je n'ai rien vu de cela. Nous n'avons été ni physiques ni agressifs...»

(Entre nous, amis lecteurs, ce sont plutôt les Rouges qui étaient physiques et agressifs dimanche dernier.)

Maciocia ne dit pas non au mot désastre, mais il analyse, puisque c'est son travail.

«Ils ont marqué 21 de leurs 30 points sur trois jeux. Une longue passe pour un touché très tôt dans le match. Nous avions la bonne défense, mais nous n'avons pas exécuté. Un échappé non seulement recouvré par le Rouge et Or, mais ramené dans notre but immédiatement. Et puis, une confusion à la ligne offensive. [Le quart] Alex [Nadeau-Piuze]a été frappé solidement et Laval a marqué tout de suite après.

«Il y aura des réunions avant l'entraînement. Nous avons beaucoup de choses à revoir et à discuter. Mais j'ai confiance, cette jeune équipe sera prête pour reprendre la bagarre samedi chez nous. Il y aura de l'ambiance là aussi.»

Et les Rouges aussi seront prêts, en passant...

Qu'est-ce qu'il a dit?

Bill Daly, adjoint de Gary Bettman, a déclaré au cours du week-end dernier: «Il faut trouver une solution qui plaira aux joueurs, aux propriétaires d'équipe et aux amateurs de hockey.»

Depuis quand ces gens-là pensent-ils à plaire aux amateurs de hockey? Si c'est pour annoncer une nouvelle hausse des prix, on s'en passerait. Et puis, l'amateur de hockey aimerait surtout qu'on ne le prenne pas pour une outre.

Pendant ce temps, les hockeyeurs lock-outés qui le peuvent ont signé des contrats ailleurs. Ceux qui n'ont pas eu cette chance se sont tournés vers leurs autres centres d'intérêt pour s'apercevoir, dans la plupart des cas, qu'ils n'ont pas d'autres centres d'intérêt.

Certains amateurs de hockey non plus, remarquez...

Autre commentaire plus sympathique et qui nous vient d'Europe: le matador José Tomas a dit, après avoir coupé onze oreilles et une queue à six taureaux en une journée de travail, bon pour un record: «Vivre sans toréer et sans risque n'est pas vivre...»

On est tous d'accord, n'est-ce pas?

Celui que l'on surnomme «l'extraterrestre» a déjà failli cesser de vivre après avoir perdu la plus grande partie de son sang. Un taureau avait encorné sa cuisse.

Bon, nous traversons la rue tous les jours et avec les automobilistes et cyclistes tarés, on risque... Olé!

Il reste que je regretterai toujours de ne jamais avoir été matador. Et à un degré moindre, j'aurais aimé être gothique. Visage blanc, cheveux à trois couleurs, tout en cuir noir avec des pics de métal partout.

Trop tard, du moins pour les taureaux...