Nous avons assisté récemment à une importante amélioration relativement à ce qu'on pourrait appeler la nutrition du spectateur, celui qui est enfermé dans un amphithéâtre et qui doit manger ce qu'on lui offre. Il n'y est pas obligé, vous direz, mais ça fait partie du plaisir, du processus de se faire plaisir, n'est-ce pas?

Comment assister à un match du Canadien sans déguster une bière très jaune et fade servie dans un verre de plastique et vendue 10,75$? Sauf que... Pourquoi pas notre bière préférée? Une rousse, mettons? Du moins une qui goûte autre chose que... bon, vous avez compris.

Dans les arénas de Montréal, il est maintenant obligatoire d'offrir aux jeunes de la bouffe santé. Pour ceux qui préfèrent le hot-dog, les croustilles, la pizza douteuse et tout ce qui ressemble à une douleur au bras gauche, il y a toujours un autre comptoir.

En général, les amphithéâtres confient à de grandes entreprises la tâche d'embaucher des concessionnaires alimentaires. Mais au nouveau Barclay Center de New York, une salle de spectacles sportifs et artistiques, la direction innove avec un concept intéressant: 37 restaurateurs et traiteurs de Brooklyn, choisis parmi 137 candidats, offriront leurs produits au client captif.

Il y aura du caviar - pour le propriétaire majoritaire des Nets de la NBA, Mikhail Prokhorov, dit-on -, du foie gras, les cannolis d'un réputé pâtissier italien, du homard et des jambons fins pour les riches, mais aussi des ailes de poulet réputées, des tacos ainsi que des biscuits et des desserts raffinés que les gens de New York connaissent pour les acheter chaque jour dans la rue.

Il me semble que les gens de Québec devraient y réfléchir. Il y a assez de bons restaurants et de traiteurs chez eux pour offrir quelque chose de bien dans le nouvel amphithéâtre.

Imaginez si le Centre Bell ou le Stade olympique nous offraient la viande fumée de Schwartz, les bagels Saint-Viateur, les burgers de La Paryse et le tiramisu de mon traiteur italien préféré? Pourquoi pas les huîtres, le boudin et les fruits du marché Jean-Talon?

(Je ne veux pas paraître plaignard, mais dans ces deux amphithéâtres en particulier, pour des prix faramineux, on vous offre des choses plutôt louches...)

Au Barclay Center, le projet s'appelle A Taste of Brooklyn, mais le quotidien The New York Times se demande si les spectateurs sont prêts à abandonner leurs habitudes de hot-dogs.

Il se demande également si les Nets, équipe notoirement médiocre, seront à la hauteur de leurs concessionnaires alimentaires.

Achetez une star!

Il n'y a pas que les hot-dogs qui soient à vendre. À cause du lock-out dans la LNH, certains clubs européens ont imaginé un moyen intéressant de trouver des fonds pour embaucher les joueurs-vedettes.

Vous dénichez en ville un maniaque de hockey, un homme qui adore le club local, un fan aveugle qui se trouve à avoir trop d'argent pour son bien. Vous lui proposez de commanditer Vincent Lecavalier, par exemple, de le sponsoriser comme ils disent, et quand son équipe préférée occupera le premier rang, il pourra dire que c'est grâce à lui, bref, qu'il est un champion lui aussi.

Ça ne doit pas être difficile. Il y a plusieurs riches chez nous qui s'achètent des clubs pour se faire plaisir, pour pouvoir se dire champions, pour épater la galerie.

Sauf que ce ne sont pas tous de vrais sportifs. Certains finissent par décréter des lock-out et soutirer plus d'argent aux autres fans.

Go, Nationals! Go!

Les Nationals de Washington ont remporté un premier championnat, mais on aurait du mal à savoir qu'ils ont déjà été les Expos. Je n'en ai pas entendu parler hier, sauf par un employé de l'épicerie qui le faisait en blague.

Je connais des gens de Québec qui sont demeurés de fidèles partisans de l'Avalanche du Colorado et qui ont fêté sa première Coupe Stanley avec beaucoup d'émotion. Mais il s'agit de hockey...

Il y a bien eu ce groupe d'anciens partisans en moyens qui ont assisté à un match des Nationals en portant casquettes et chemises des Expos, mais il fallait regarder la télé anglophone pour le savoir.

La communauté francophone semble avoir oublié Nos Amours. En tout cas, il n'y a jamais eu d'élan d'amour pour les Nationals, et c'est très bien ainsi, si vous voulez mon avis.

Nous avons beaucoup aimé nos Expos, mais ils ont gâché notre plaisir, et puis nous sommes passés à autre chose, comme il se doit.